Extrait 3 de « Guerres secrètes à l’Élysée », Paul Barril, Éditions Albin Michel, 1996, pp. 38-40.
« Mon scepticisme sur l’attentat de la rue des Rosiers s’est aggravé quand j’ai appris que Abou Nidal, alors le terroriste le plus recherché de la planète, avait passé de longues années, en toute tranquillité, dans une villa cossue de Koweit City. Rallié, en 1991, à la coalition anti-irakienne durant la guerre du Golfe, il a néanmoins laissé certains de ses hommes de main participer aux pogroms antipalestiniens qui eurent lieu, justement au Koweit, après le triomphe des troupes américaines.
Quoi qu’il en soit, pour le GIGN, à l’époque, c’était "l’alerte rouge". L’Anschluss du général israélien Sharon avait pour but déclaré de "rendre service au monde" en envoyant Israël "extirper du Liban le terrorisme international". Nous étions le 6 juin 1982. L’opération "Paix en Galilée" commençait. Deux mois plus tard, les résultats n’étaient pas probants. En "découpant la ville au chalumeau", selon l’expression d’un rescapé, les blindés du "boucher de Beyrouth" parvinrent, certes, à chasser l’OLP de Yasser Arafat de ses bases, mais pour combien de temps, et surtout, à quel prix ? Au demeurant, aujourd’hui, Yasser Arafat est prix Nobel de la paix, il a remis les pieds, avec ses hommes en armes, sur une parcelle du sol de la Palestine et il a même une représentation à Paris. »