(suite 2)
Plus de 100 cas sont arrivés à Shifa ces dernières 24 heures. Assez pour un grand hôpital bien entraîné avec tout ce qu’il faut, mais ici – il n’y a presque rien : pas d’électricité, d’eau, de matériel jetable, de médicaments, de tables d’opération modulables, d’instruments, de moniteurs – ils sont tous rouillés comme s’ils sortaient de musées des cliniques de jadis. Mais ils ne se plaignent pas, ces héros. Ils continuent avec ce qu’ils ont, comme des guerriers, de front, extrêmement déterminés.
Et comme je vous écris ces mots, seul, sur un lit, mes larmes coulent, les larmes chaudes mais inutiles de la douleur et de la colère, de la rage et de la peur. Cela n’est pas vraiment en train de se passer !
Et alors, juste maintenant, l’orchestre de la machine de guerre israélienne redémarre sa répugnante symphonie, juste maintenant : des salves d’artillerie depuis les navires de guerre juste au bas des plages, les rugissants F-16, les drones écœurants (en arabe : zennanis : les bourdons), et les Apache en pagaille.
Tous produits et payés par les Etats-Unis.
M. Obama, avez-vous un cœur ?
Je vous invite, passez donc une nuit, juste une, avec nous à Shifa. Déguisé en nettoyeur peut-être.
J’en suis convaincu à 100 % : cela changerait l’Histoire.
Personne ayant un cœur ET du pouvoir ne peut sortir d’une nuit à Shifa sans être déterminé à mettre fin au massacre du peuple palestinien.
Mais les sans-cœurs et sans-pitié ont fait leurs calculs et planifié d’autres massacres « dahyia » contre Gaza.
Les fleuves de sang continueront à couler la nuit qui vient. Je peux entendre comment ils ont accordé leurs instruments de mort.
Je vous en prie. Faites ce que vous pouvez. Ceci tout CECI ne peut pas continuer.
* Mads Frederick Gilbert MD PhD est Professeur et Chef de clinique
Clinique de médecine d’Urgence
Hôpital Universitaire de Norvège du Nord (UNN)