Concernant le passage sur la prostituée s’arrachant les dents, c’est dans Le désespéré, livre magnifique. Je précise que la bougresse ne fait pas ça par bêtise, mais par foi absolu (même si j’ai oublié les détails). Ce long passage est d’ailleurs d’une puissance assez folle et tire réellement la larme au lecteur médusé.
Je n’ai pas fini ce bouquin que j’ai oublié dans le train, mais la moitié que j’ai lue est formidable. Le passage dans le monastère de la Grande Chartreuse est très inspirant.
Cela n’enlève rien au brillant de La Femme Pauvre qui est un monument littéraire.
J’ai également pu lire le Salut par les Juifs (très court comparé aux deux autres romans de Bloy que j’ai lus), et il n’y a effectivement aucune matière à censurer. Bloy, chrétien convaincu, y dit juste que les Juifs sont la clé. Il pense que le Christ descendra littéralement de sa croix (oui oui, le type était bien habité) le jour où les Juifs le reconnaîtront comme le Messie, ce qui aura aussi comme conséquence positive de ramener la paix réelle et durable sur Terre.
Alors certes, ce genre d’opinion n’est point du goût des Talmudistes, entre-autres, mais Bloy n’insulte en rien les Juifs, il se contente d’apporter sa pierre à l’édifice du dialogue interreligieux.
Enfin, le style littéraire de Léon Bloy est indéniablement le plus relevé qu’il m’ait été donné de lire, et ce style est à la mesure de la pensée du personnage... il est donc conseiller de lire et relire les passages pour bien les comprendre, ce qui n’est pas une garantie de compréhension totale. Le mec est gros.
Bref, j’espère que cette histoire se finira bien pour l’oeuvre de Bloy qui défend de très belles choses comme la pureté, la bonté, l’amour, et est surtout absolument tout sauf un fauteur de guerre.
Big Up pour Léon.