Ce produit porte le nom de ’lipslut’.
Le mot ’rouge à lèvre’ se dit ’lipstick’ en anglais. Ce qui littéralement veut dire ’bâton à lèvre’.
Le mot ’slut’, quant à lui, signifie principalement ’putain’, ’pute’. Il avait le sens de ’garce’ et de ’salope’ il y a des décennies, mais de nos jours il signifie presque toujours ’pute’.
Ce qui, littéralement, donnerait donc ’pute à lèvre’. Curieux, n’est-ce pas ?
Je dois dire que, bien qu’ayant parlé anglais pendant quarante années de ma vie, et ce dans un pays anglophone, je ne comprends pas très bien ce que cela veut dire.
Ce manque de sens, serait-il un symptôme de plus de la déconfiture totale du féminisme ? Aurait-il plongé dans une telle incohérence conceptuelle et sémantique avec la Théorie du genre, un tel dévoiement du sens que ses adeptes ne savent plus former des expressions qui font sens ?
En revanche, lipslut permet tout de même ce constat : ce qui a réussi à passer outre au court-circuitage sémantique, ce qui hante profondément la conscience féministe, malgré des décennies de vitupération et d’indignation de sa part, c’est la figure de la putain, de la garce, de la salope. Elles sont parties de cela (ni putes, ni soumises, etc.), et, maintenant en fin de parcours, au bout du rouleau, elles y retournent.
Quelle émancipation, quelle libération, après tant de vacarme ! "Much ado about nothing", dirait Shakespeare.