Il était une fois dans ce grand cimetière...
Ecoute bien, l’ami, c’est une histoire vraie
Le gouvernement d’alors avait perdu sa guerre
L’Etat de Prusse avait vaincu l’Etat Français
Pendant qu’on s’arrangeait entre grands de l’époque
Pour payer le tribut au premier des tueurs
Voilà que de Paris le peuple se convoque
Et décide- comme ça ! -qu’il ne veut plus de supérieur !
L’Etat de France implore son ami vainqueur
De lui donner la main pour "mater la canaille"
Car il faut, sans tarder, aller clouer la peur
Aux cerveaux parisiens qui bravent la mitraille !
Et c’est le dix-huit mars de l’an soixante et onze
Que, depuis le palais où rota Louis Quatorze,
Monsieur Thiers a brandi quelques canons de bronze
Et crié vers Paris "Ils vous feront rendre gorge !"
Il faut gratter l’oubli dont on a recouvert
Les leçons de ceux qui furent assassinés
Il faut savoir que l’autonomie ouvrière
A laissé dans l’Histoire des blessures infectées