( suite 2 )
Et puis, l’idée précédemment avancée par Mr. Meyssan suivant laquelle il existerait en Iran un clivage entre d’un côté un clergé d’après lui pro-étasunien et socialement conservateur à la fois, et de l’autre des responsables non-cléricaux anti-impérialistes et socialement libertaires, parmi lesquels il range Mahmoud Ahmadinejad, est dénuée de fondement.
Des religieux réformistes comme Khatami et Karoubi, ou modérés comme Rohani, sont clairement plus laxistes en matière de moeurs que des figures principistes non-cléricales tels que l’éditeur en chef du quotidien Keyhan, Hossein Shar’iatmadari (que Mr. Meyssan connaît), ou encore un député comme Mehdi Koutchakzadeh.
De même, le Guide Suprême, lui-même un savant religieux et tout sauf favorable à une réforme en profondeur du code vestimentaire, est totalement acquis à la cause anti-impériale, tandis que les technocrates libéraux qui ont peuplé les adimistrations modérées et réformistes sous Rafsandjani, Khatami et Rohani, et qui ne sont pas membres du clergé, mettent à exécution la politique de réduction des tensions ("tanesh-zodayi") avec les régimes étasunien et européens préconisée par les camps réformiste et modéré.
La réalité est qu’il y a une proportion semblable à la fois d’oulémas et de non-cléricaux au sein de tous les camps politiques iraniens, qu’ils soient libéraux ou conservateurs, favorables au dialogue ou à la résistance vis à vis de Washington.
Le clivage ne se situe donc pas là où Mr. Meyssan voudrait apparemment le voir du fait de ses convictions philosophiques de tendance laïque.
Personnellement, nous éprouvons toujours de la sympathie pour Mr. Meyssan, mais considérions comme utile tôt ou tard d’apporter ces quelques précisions.