« (...) les qualités que l’on reconnaît aux Germains et aux Vikings, ce goût de l’ordre, de la précision, du travail bien fait (...) toutes ces vertus qu’on a un peu de mal à trouver en France, n’est-ce pas. »
Deutsche qualität !
Ça me fait penser à cette page du journal de guerre de Louis Maufrais qui s’est retrouvé à 24 ans happé par l’Histoire (il préparait le concours de l’internat de médecine quand 1914 est passé par là, l’arrachant à ses études pour le propulser médecin dans les tranchées (jusqu’en 18 !).)
En 1915, durant la bataille de Champagne, tandis que le 94ème RI pourrit sur pied dans des tranchées dégueulasses dans lesquelles les hommes s’enfoncent jusqu’aux genoux, où on mange et dort trempé, au milieu des poux, des rats et des grenouilles, dans des abris précaires, il rapporte l’anecdote suivante :
« Ce que [le lieutenant] veut me montrer, ce sont deux tranchées boches [qui viennent d’être prises]. (...) Et je découvre qu’en réalité les Allemands ont beaucoup moins souffert que nous ne le pensions.
Tu sais, (...) du 75, ça ne peut pas faire grand chose là-dessus. Les nôtres n’ont pas tiré avec assez d’armes lourdes. (...) Maintenant, tu vas descendre, il y a au moins 25 marches.
C’est une salle de plus de 15 mètres de long (...). Elle s’en va jusque sous l’espace de séparation de nos tranchées et les leurs. Voilà leurs couchettes. Tu vois, il y a du plancher par terre, un ventilateur au plafond et des ampoules électriques. Et ce qui ne gâche rien, 8 mètres d’épaisseur de craie au-dessus de la tête. (...) [Je passe sur les réfectoire, salle de repos, salle de réunion, salles des téléphones et communications souterraines.] Et nous arrivons au PC du commandant. Il se trouve à 12 mètres de profondeur. Voilà son bureau, avec un piano et un beau tapis. Et, de l’autre côté, c’est son plumard. Il y a même des draps, et encore un ventilateur ! »