Je réside en Corse. Baignade ce matin, eau à 28°. Je remercie les Anglais d’avoir initié la pratique des bains de mer si bons à la santé (UV pour la vitamine D, ions négatifs au bord des vagues favorisant l’oxygénation, oligo-éléments, iode). Bientôt, pour témoigner mon respect envers les Britanniques, je vais comme chaque année remonter au Nord de l’Écosse pour me baigner dans une eau vivifiante à 12°, Scourie (https://en.wikipedia.org/wiki/Scourie). Chaque année, en Irlande, pays de la pudeur obsessionnelle (certainement une initiative anglaise pour favoriser la libido et donc la procréation de leur cheptel), j’ai droit au fameux spectacle d’Irlandaises qui se baignent habillées et remontent trempées dans leur voiture pour repartir. Elles ne prendraient pas le risque de se changer sur la plage, même dans un tonneau en tissus. Petit Jésus serait fâché.
Aujourd’hui j’ai posé ma serviette à Sagone. Sur ma gauche arrivent deux femmes minces d’une quarantaine d’années, elles sont habillées avec raffinement, l’évidence d’une bonne classe sociale. Elles s’allongent et se mettent seins nus. Rien de vulgaire.
Sur ma droite trois familles, probablement corses, couleur vives, vêtements bariolés et T-shirt de firmes industrielles. Les hommes sont tatoués sur les mollets et les bras, les femmes sont obèses et suintent, tous fument des clopes. Ils iront probablement bientôt manger des grillades cancérigènes et des frites cuites dans de la graisse hydrogénée dopée au E 900 destructeur du foie et des reins. Elles regardent avec mépris les deux bourgeoises seins nus et enfilent avec difficulté, en s’aidant mutuellement tout en lançant des regards à droite et à gauche, leur maillot une pièce de couleur noire. Cela met en évidence les bourrelets et les jambes gonflées de varices. Les hommes vont jouer à la balle en braillant, ils se baignent avec des maillots de bain qui descendent jusqu’aux genoux. Quant à moi, il me faudra trois secondes pour changer de maillot, personne n’aura eu le temps de me mater. Devinez quel groupe fut le plus obscène, celui pudique ou l’autre ?