L’abat-jour en peau de grand-père et les têtes réduites par les nazis ont fait leur apparition à Buchenwald dans le cliché dit de La table du grotesque. Toute une collection d’artefacts de train fantôme y sont exposés. Des bouts de poumons dans du formol et des crottes de nez.
On n’a pas retenu l’abat-jour comme preuve lors de Nuremberg. Par contre l’accusation a gardé les têtes réduites. Thomas Dodd pose avec l’une d’entre elles dans une photo célèbre. Comme les nazis, soit le degré absolu du mal, n’avaient rien de mieux à faire, ils décapitaient les cadavres de polonais pendus pour assembler une collection de tsantzas modernes.
Holywood, toujours à la pointe de l’information et de l’éducation des masses, en a tiré Jugement à Nuremberg, onze nominations, deux Oscars, une charretée de stars de l’époque : Spencer Tracy, Burt Lancaster, Montgomery Clift, Judy Garland, Marlene Dietrich. Les célébrités ont toujours su montrer la voie de l’intelligence, particulièrement en politique. La preuve, Francis Hamster a compris bien avant les foules haineuses que des tas de Montaigne viennent nous sauver. Les têtes réduites apparaissent dans le film de 1961. Comment oublier un tel crime ?
Malgré tous ces gages de sérieux, de véracité, un nombre croissant de personnes ne sont plus convaincues par les pièces à conviction. Elles ont l’impression qu’on les prend pour des imbéciles. Where’s the pudding ? Tous les Rudy’s boys garants de la fiabilité des informations parlent sans cesse du pudding, mais rien ne vient. Du coup les gens s’énervent. Quand on t’a promis du dessert et que tu écopes d’amendes et d’années de prison, évidemment tu tends à te rebiffer. D’autant plus si tu préfères un copieux bavarois ou des viennoiseries au pudding.
C’est étonnant.