Bertrand Badré, le financier qui murmure à l’oreille de Macron
22 septembre 2020 00:50, par SherlockHolmesBadré, l’homme qui vit dans la théorie économique. Il voit la pauvreté et les bienfaits de la finance uniquement par le prisme des rapports de la Banque Mondiale. Au moment même où il prononce : "C’est au peuple de décider (...) c’est les populations qui vont décider si telle ou telle entreprise va exister.", on comprend qu’il est complètement déconnecté. Il est en contact qu’avec des hauts fonctionnaires (internationaux et français) et des chefs d’entreprises, et par ces discussions qu’il a avec ceux-ci, ils pensent comprendre les gens du monde entier. C’est l’abruti moderne qui réussit aujourd’hui. Il se complaît dans cet état puisque sa carrière lui prouve qu’il a raison. Il parle de la confiance comme l’élément essentiel dans la solidité des marchés de capitaux, il est à côté de la plaque. C’est l’argument pour les premières années de licence, ce genre de chose. Les produits CDS en sont bien la preuve. La raison est tout autre. La finance permet de bien manger à de nombreuses personnes et c’est eux qui décident si cela doit continuer de fonctionner ainsi ou non.
Ne leur parlez pas de dette d’Etat, ils vous disent c’est à cause du manque de libéralisme, un trop de social, que les gens sont fainéants, qu’ils ne bossent pas, alors que c’est leur système qui en est la cause. La courbe de la dette française le montre bien : 2000 - Eclatement de la bulle internet (+15pts de dette/pib), 2008 - Subprime (+25pts de dette/pib). Afin d’éviter une éventuelle annulation, ils investissent l’argent du peuple dans la dette souveraine, sans leur demander leur avis.
Ils ont peur par contre de la révolution. Leur solution pour l’éviter, aujourd’hui et redorer leur image, c’est le RSE. La responsabilité sociale et environnementale. Comment produire de beaux rapports vert et bleu sur notre page entreprise et le faire savoir ? C’est l’argumentaire bobo dans toute sa splendeur. Je consomme pour le bien de la planète (J’achète un aspirateur robot, mais l’entreprise en contrepartie plante un arbre en Amazonie...). Son argumentaire sur Danone qui met des fonds propres sur son bilan pour l’environnement (mais qui licencie en contrepartie - Pénicaud), c’est vraiment typique. S’ensuit un discours sur la réglementation, le profit, la concurrence qui est une récitation de la théorie économique moderne abrutissante. Dire que la concurrence est essentielle pour l’innovation, c’est totalement faux. Léonard de Vinci et d’autres ont-ils eu besoin de la concurrence pour inventer ?