Front musical #10 – Offensive contre la musique classique
29 avril 2021 09:55, par Roland de Roncevaux
"Qui veut maîtriser le peuple, qu’il maîtrise d’abord sa musique" (Platon, la République). Confucius place la musique au-dessus même des mathématiques et de la grammaire. Il est évident que la "révolution musicale" commencée au 20ème siècle ne doit rien au hasard. Les dates sont parlantes : le jazz s’impose en Europe 1918 et le rock en 1945. Avec l’immigration obligatoire, c’est le tour du rap (et l’électro pour les jeunes blancs). Comme disait fort justement Michel Clouscard : "la musique pop’ a remplacé la musique populaire. La musique pour le peuple a remplacé la musique du peuple". Ca ne veut pas dire qu’il n’existe pas ici où là un bon musicien pop’ : cela donne par contre à comprendre le grand remplacement orchestré depuis 100 ans.
J’ajoute que la musique classique elle-même a subi une double attaque. La musique dite "atonale" à partir de 1918 et 1945. Puis la révolution néolibérale des années 1970-80, avec le "baroque" d’une part, et les interprétations "cleans" et mises-en-scène conceptuelles d’opéra. Le but était de liquider l’héritage romantique européen, qui n’est que l’expression musicale de l’immense époque nationaliste et de souveraineté populaire (depuis la fin du 18ème siècle, jusqu’au milieu du 20ème siècle).
Merci à E&R pour mener cette lutte musicale, qui est absolument essentielle. On peut apprécier une bande dessinée ou un film : mais on n’imagine pas notre vie et notre lutte sans les classiques de la philosophie et de la politique. De même pour la musique : on peut apprécier des musiciens pop, mais on ne devrait pas se priver de la fréquentation des classiques.