On ne peut pas l’envoyer à Auschwitz : la BD de Spirou pour conter la Shoah aux jeunes
15 novembre 2021 20:53, par Roland
Dans les années 60, en Belgique, deux journaux de bandes dessinées paraissaient chaque semaine : Le journal Tintin et le journal de Spirou. J’étais du "clan" Tintin.
Les deux journaux rivaux avaient chacun leurs équipes de scénaristes et de dessinateurs. Tintin publiait par exemple Black et Mortimer et bien d’autres séries.
Durant l’adolescence, j’ai donné tous mes Tintin et Milou et la plupart de mes bandes dessinées à des "enfants du juges" comme on disait à l’époque. J’avais perdu le goût de la bande dessinée.
Il y a une quinzaine d’années (?), une plainte pour racisme a été déposée par un congolais. L’objectif, heureusement manqué, était d’interdire l’album Tintin au Congo. J’ai été aussitôt acheter l’album et j’ai peu à peu racheté tous les albums de Tintin. Leur relecture, à passé 55 ans, m’a enchanté. Même censuré (après 1945), Hergé vise juste dans beaucoup de domaines. Je rêve de vivre le jour où son œuvre sera décensurée et rééditée. Je pense aux caricatures de l’Étoile mystérieuse, au kidnapping de Tintin par des membres de l’Irgoun dans Tintin au Pays de l’or noir, au premier nom de Rastapopoulos, qui n’était pas celui d’un milliardaire grec, etc. À n’en pas douter, Hergé lisait Léon Degrelle, très plausible inspirateur du héros à la mèche blonde, Céline, dont certains jurons colorés ont été mis dans la bouche du capitaine Haddock et d’autres... Bernanos, Maurras...