Francis Cousin, ou l’européocentrisme de salon maquillé en marxisme radical
Francis Cousin se présente comme un lecteur éclairé de Marx, un héritier de la pensée radicale capable de percer les illusions du spectacle marchand. Mais derrière sa verve pseudo-dialectique se cache une posture : celle qui prétend que seuls les peuples européens auraient été capables de produire l’histoire, la vraie, par le biais du travail collectif, des grèves, et de la conscience révolutionnaire.

Dans sa bouche, les peuples du Sud, réduits à des masses mystico-passives, n’auraient jamais accouché de formes de lutte dignes de ce nom. L’Afrique ? L’Asie ? Le monde arabo-musulman ? Des espaces "hors de l’histoire".

L’imposture : Cousin trahit Marx en prétendant le défendre
Ce discours trahit la pensée de Marx sur deux plans fondamentaux.

1. Marx et les communautés non-européennes :
En fin de vie, Marx s’intéresse aux formes de vie communautaires hors d’Europe, notamment aux structures collectives kabyles. Dans ses brouillons pour la Lettre à Vera Zassoulitch, il remet en question l’idée que le capitalisme soit un passage obligé vers l’émancipation. Il envisage que certaines structures pré-capitalistes, fondées sur la propriété commune, puissent sauter l’étape de l’aliénation bourgeoise.

2. L’islam comme contre-modèle structurel au capitalisme :
Dans le monde islamique, l’économie est encadrée par des principes anti-capitalistes : l’interdiction de l’usure (riba) et la zakât (impôt obligatoire sur la richesse de 2,5 %) imposent une redistribution permanente et interdisent l’accumulation stérile. On a là un système qui court-circuite les piliers mêmes du capitalisme : la rente et la spéculation.

Autrement dit : là où Cousin voit de l’archaïsme, Marx entrevoyait des formes d’organisation non aliénées.

Conclusion
Francis Cousin prétend défendre Marx mais en réalité, il le momifie dans une lecture figée, dogmatique et eurocentrée jusqu’au ridicule. Il nie l’histoire des peuples du Sud au moment même où Marx commençait à s’ouvrir à leur richesse. Cousin n’est pas un marxiste radical, mais un hégélien de comptoir recyclant une vieille idée coloniale : seuls les Européens auraient un destin.