Tout le monde ne parle pas le Cousin, champion toutes catégories confondues du marxisme abstrait. Après vingt bonnes minutes d’introduction, il subit un petit putsch de la part de ses deux invités qui prennent enfin la parole, comme d’autres ont pris la Bastille.
Avant cela, Francis les avait pilonnés idéologiquement, une préparation d’artillerie rarement vue à ce niveau de la compétition.
Francis à 13’01 : « Et tout notre travail est un travail de mise à jour des perspectives dialectiques du temps long. Le temps long n’est pas le résultat des faits qui s’additionnent et qui produiraient une période, qui s’additionnerait à d’autres périodes et qui produirait le temps long qui ne serait que le résultat. Le temps long est contenu dans le début. En dernière instance, il y a tout le temps long dans le fait du début tel que le fait du début est aspiré historiquement par la dialectique des forces productives de la totalité, de telle sorte que cette totalité travaille à réaliser la substance globale de l’unicité historique dans la radicalité totale des forces productives de la production de son historicité. »
Francis à 18’40 : « Comment on comprend le "comment s’ouvrira l’époque de la révolution sociale" ? On comprend que la crise ultime de dollar qui se profile et sur laquelle on va revenir, qui est ce qui ouvre le chemin de l’équivalence centrale fétichiste dans son procès de caducité tel qu’il voit la mort du capitalisme sénile et drogué, c’est quelque chose qui nécessite la compréhension du temps long de la crise catastrophique du taux de profit du capitalisme sénile et drogué, qui ne peut pas exister, qui ne peut pas exister – le taux de profit – sans l’expansion de son expansion, le génitif, c’est le mouvement du mouvement. Et cette expansion, en son génitif, elle s’invalide dans une période qui voit que le dollar ne peut plus fonctionner alors même qu’il peut encore fonctionner !
C’est à la 25e minute que l’invité 2, qui a le dessin du Christ de Marie sur son mur, attaque la question de Lénine et évoque la sortie du livre de Kontre Kulture sur l’inspirateur de la révolution russe.
Michel à 25’04 : « Pour remettre une petite couche sur la question du temps long, ça peut paraître anecdotique mais ça ne l’est pas. En ce moment il y a des republications qui visent à, d’un bouquin notamment de Lénine sur le gauchisme, maladie infantile du communisme. Pourquoi, en 2025, des bouquins comme ça sont reproduits ? Précisément parce qu’il n’y a pas la compréhension et le désir d’incarnation dans la compréhension du temps long. C’est précisément l’impatience narcissique de Lénine en 1917 comme ceux qui le republient en 2025 qui fait que on s’accroche à la nécessité de mettre en avant le besoin d’une avant-garde qui va mettre en mouvement quelque chose qui n’est pour le moment, dans l’espace visible immédiat, pas mis en mouvement par lui-même. Je parle du prolétariat...
Marx parle d’autotransformation, c’est l’inverse de Lénine. Mais par définition, si je suis un penseur de l’autotransformation, je suis contraint, ou plutôt si j’accepte, seulement si j’accepte de m’incarner dans le temps long, alors je peux comprendre et penser l’autotransformation du prolétariat. Parce que le prolétariat dans l’apparence visible, celle qui occupe tout le monde en permanence, dans l’apparence visible le prolétariat, ben il bouge pas. Donc y a ceux qui se disent bah, les Français, plus rien ne va, ils sont devenus des loques, ça ne bouge plus, et puis y a ceux qui se disent comment on va remuer les loques. Et hop, on va rechercher Lénine, parce que il faut retrouver un moyen de retrouver ce qui apparaît comme in-remuable. »
Pourtant, le prolétariat se soulève régulièrement en France : ce fut le cas en novembre 2018, en juin 2023, et en mai 2025. Enfin, des catégories différentes, entre le sur-prolétariat et le sous-prolétariat. Les soubresauts de la Bête immonde sont là, mais pas celle attendue par Macron, l’incarnation du capitalisme financier, l’autre Bête, celle de l’événement.
Sur le capital, Marx et Hitler
FLASH INFO | Alain Soral EXPOSE le GRAND CAPITAL :
"Moi je défends l'alliance du prolétariat et de la classe moyenne et je ne fais pas semblant de croire que le petit capital et le grand capital c'est le même monde."
"Car en réalité, le grand capital vit de la destruction… pic.twitter.com/cafqY2SwfN
— Alain-soral.com (@alainsoralsite) June 1, 2025