Prenons un peu de recul sur l’actualité brûlante dans ce qui reste une colonie anglaise au nord de l’Irlande, et recentrons-nous sur ce qui se joue ici, chez nous.
Il faut toujours se méfier des réactions collectives, surtout lorsqu’elles peuvent être instrumentalisées par des agitateurs ou des agents de provocation — parfois même rémunérés pour cela.
Oui, la France connaît chaque année un nombre préoccupant de viols et environ un millier d’homicides. C’est trop, évidemment.
Mais il faut aussi mettre ces chiffres en perspective : la France compte plus de 70 millions d’habitants. Par le passé, avec une population bien moindre, le pays a connu des années avec davantage d’homicides.
Ce qui a changé, ce ne sont pas seulement les faits : c’est la perception.
Un fait divers peut aujourd’hui, via les réseaux sociaux, enflammer une foule en quelques heures, là où il aurait été, autrefois, un simple entrefilet dans un journal local.
Ce qu’il faut interroger, c’est la capacité des pouvoirs à canaliser ces émotions collectives, à encadrer la réaction populaire — ou à s’en servir.
Parce qu’au fond, ce n’est pas la colère qui est nouvelle : c’est la manière dont elle est déclenchée, amplifiée, et parfois manipulée.