L’Inde menacée de sanctions par les Etats-Unis
16 mars 2012 22:49, par la sieste tricolorV/Les changements que Macaulay introduisit après cette observation sont attestés et authentifiés dans les livres. La « méthode du filtrage vers le bas » fut formulée de telle façon que la caste supérieure (même si cela ne s’appliqua que beaucoup plus tard) ait la priorité dans les écoles. Citons les propos de Macaulay : « Mais il est impossible, avec nos moyens limités, d’éduquer tout le monde en anglais. Nous devons à présent faire de notre mieux pour former une classe de gens qui soient Indiens par le sang et la couleur, mais Anglais par leurs goûts, leurs opinions, leur morale et leur intellect ». Pour estimer à quel point il réussit dans sa mission, il suffit d’examiner l’histoire des classes indiennes éduquées depuis cette époque. Le fait est que nous n’avons pas abordé le problème macaulayien, même après l’indépendance, et que, ce qui est encore plus grave, très peu d’entre nous réalisent simplement que ce problème existe. Le système qui a donné la préférence aux brahmanes dans les écoles dirigées par le gouvernement ou par les missionnaires a été effectif pendant une centaine d’années. Dans l’intervalle, les castes qui exerçaient un commerce ont été ruinées par l’invasion des produits anglais sur le marché indien, en même temps que par l’étranglement délibéré de leur activité. En raison de la politique foncière des Britanniques, née de leur avidité, les fermiers étaient devenus de simples laboureurs dépouillés de leurs terres, et les propriétaires les cruels laquais des colonisateurs. La destruction systématique du système indien d’éducation priva certaines castes de tout enseignement. C’est ainsi que durant un siècle, ces castes ont sombré dans la pauvreté et l’ignorance, tandis que les brahmanes, qui étaient supposés conduire la société, n’avaient plus qu’une compréhension des choses faussée, en raison de leur éducation étrangère.
Macaulay frustré dans ses desseins
Dans une lettre datée du 12 octobre 1836, Macaulay écrit à son père :
« Nos écoles anglaises prospèrent magnifiquement ; nous avons des difficultés à les ouvrir à tous. L’effet de cette éducation sur les hindous est prodigieux. Après avoir reçu une éducation anglaise, aucun hindou ne peut rester sincèrement attaché à sa religion. Je crois vraiment que, si nos plans d’éducation sont poursuivis, il ne restera pas un seul idolâtre d’ici à trente ans dans les classes respectées. Et ceci sera obtenu indépendamment de nos efforts de prosélytisme ; je me réjouis de tout cœur de cette perspective