Entretien avec Bernard Ronot, agriculteur à la retraite
18 août 2012 15:56, par zztopTout cela vient d’un mal entendu (entretenu) qui qualifie de « chimique » tout ce qui est fait par l’homme, alors que tout n’est que molécules chimiques : la Nature est une usine chimique qui produit des molécules (chimiques) … dont les plus toxiques que l’on connaisse (strychnine, toxine botulique, curare, aflatoxine …). D’ailleurs note agriculteur termine en apothéose en montrant à la fin ses pommes au sol : elles sont naturelles …. Mais déjà bien couverte de moisissures productrice de la dangereuse patuline. (une mycotoxine préoccupante dans les jus de pomme ou les cidres doux).
D’ailleurs la roténone, longtemps utilisée comme insecticide biologique majoritaire, vient d’être retirée car mise en cause par rapport à la maladie de Parkinson ! Le cuivre, seul fongicide polyvalent des bio, est restreint en terme de quantité appliquée par an , car c’est un métal lourd, qui se stocke dans le sol (car évidemment non biodégradable), avec une activité très dépressive sur la vie du sol. D’ailleurs il est produit de façon « chimique » (sulfafate ou hydroxyde de cuivre).
Tout ce qu’il décrit comme un excès de nitrate « chimique » peut aussi se produire avec un excès de fumier, terreau, lisier … pourtant 100 % organique !
Le vulpin et les maladies fongiques ont toujours existés. Il est vrai qu’un excès d’azote (chimique ou organique) peut favoriser la pression parasitaire : c’est le mésusage – aujourd’hui complètement géré par le raisonnement de la fumure – qui pourrait poser problème. Pour autant tu n’interdis pas la nourriture sous prétexte que 15 de la population est obèse par sur consommation !
Sur le parasitisme en général, un point majeur n’est pas souligné : c’est la mondialisation du parasitisme (à cause des transports et de l’importation de nouveaux agresseurs) qui fait qu’il est bien plus difficile de protéger une culture aujourd’hui que du temps de papi. C’est vrai pour les cultures comme pour le milieu naturel : c’est là que réside le grand (= le vrai) challenge environnemental de ce siècle. Personne n’en parle ! Le parasitisme pose d’ailleurs de tel problème en production de légumes bio qu’ils doivent abandonner le parcellaire au bout de quelques années tellement le sol est contaminé de mauvaises herbes. Et encore, aujourd’hui, ils sont protégés par les agriculteurs conventionnels, un peu comme les gens non vaccinés par la majorité protégée par vaccin. La vie du sol ne peut pas grand-chose alors.
Le bio est une idéologie de gauche : elle attribue les désordres des plantes au contexte, à l’environnement agronomique (la vie du sol, le parcellaire …) défavorable ; elle nie la responsabilité du ravageur. C’est exactement le même raisonnement qu’en sociologie : la délinquance est le fruit du contexte, de l’environnement social. Le délinquant n’existe pas : il est créé par l’homme. De ce fait, elle refuse l’usage de la répression : plus de police, plus de pesticide. Tout est dans la prévention !