Anciens contre Modernes : vive controverse autour du projet de réorganisation des musées berlinois
3 septembre 2012 10:05, par Substance2004Il faut d’abord bien comprendre ceci :
Tout musée (attention à ne pas confondre avec une galerie, ce n’est pas la même chose) a des fonds qu’il ne peut malheureusement pas exposer mais, peut les réorganiser à tout moment (tout dépends en fait de la politique culturelle du directeur et de son programme et de la politique culturelle du ministère).
Ici nous sommes dans un don qui augment la collection mais restreint la place.
Ce que ne dit pas l’article (mais ce qu’il faut comprendre en fait ici), c’est que cette bataille est plus de l’ordre de l’esthétique (relation oeuvre et lieu d’exposition) et de l’accessibilité aux classiques plutôt que d’un refus total de la reconnaissance de ces oeuvres pas si récentes que ça par ces "opposants" aux modernes.
En effet, bien qu’un musée comme le Louvre soit un fleuron du patrimoine Français, le Louvre n’a pas poussé tout seul et pouvait représenter à sa construction une certaine modernité d’une part par des progrès techniques et une esthétique toujours en évolution (imaginons un instant la Vénus de Milo ou la Joconde au Palais de Tokyo...). Si l’Homme a commencé a s’intéresser à l’esthétique, c’est en partie pour l’intérêt de l’histoire de sa civilisation (d’où l’émergence d’une histoire de l’art et donc d’une conservation et d’une exposition).
Ce qui est donc regrettable dans cette affaire, c’est l’incapacité des pouvoirs publiques de trouver un lieu adéquat afin d’exposer ce don (un bon exemple est la reconversion de la gare d’Orsay sous Giscard en musée qui ne dénature rien à la beauté des Gauguin qui y sont exposés). Le problème ici est qu’ils veulent tout centraliser.
Bien qu’on puisse critiquer la fameuse pyramide du Louvre de Mittérand, il ne faut pas oublier qu’elle permet avant tout au peuple de pouvoir accéder en masse aux oeuvres (avec malheureusement les moins bons spectateurs) et qu’il vira aussi un ministère qui y travaillait pour en exposer plus.
En revanche, je rencontre moins de désapprobation et de colère de visiteurs ou de professionnels de l’art sur les sous-sols du Louvre qui sont devenus de véritables hypermarchés. Car ceci est intolérable pour l’image de notre pays.