Affaire Waterhouse : la juge Macur ira jusqu’au bout
3 décembre 2012 13:31, par nanabelAttention avec les versions anglaises qui n’ont pas les mêmes significations en français. Ce qu’on appelle les faux amis, comme par exemple le mot allegation.
Si en anglais le mot allegation veut dire témoignage sans preuve matérielle, en français ce mot, emprunter à l’anglais, a une interprétation très vague, allant de affirmation en passant par excuse, thèse, voire carrément médisance, ou rumeur, selon les dictionnaires.
Or le juge Macur (et non pas la juge, comme écrit dans l’article) annonce que son inspection se déroulera parallèlement à une enquête menée par la National Crime Agency portant sur des allégations (en français dans le texte). Je pense que dans ce type d’affaires les mots sont extrêmement importants. Il ne s’agit pas de chipotage mais de saisir dans quel état d’esprit les médias français pourraient relayer l’information.
Avec un terme aussi vague, les pigistes peuvent prendre la définition de leur choix, suivant la ligne éditoriale de leurs feuilles de choux. Certains parleront de rumeurs, de thèses non fondées en traduisant allégation selon leurs préférences. Ils parleront alors de l’affaire dans l’affaire, de soupçons improuvables, ou carrément d’affirmations calomnieuses, voire de complots. Et d’autres lui donneront la version anglaise, de témoignage sans preuve et parleront d’une mission parallèle à l’enquête initiale, pour rechercher des indices qui auraient été oubliés, de témoins pas encore entendus, ou des malversations volontaires ou pas. Bref, des preuves aux allegations.
Ceci dit, vous imaginez un juge qui dirait, je n’ai pas l’intention de donner suite à cette affaire de soi-disant pédocriminalité. D’ailleurs les réseaux n’existent pas, c’est une thèse avancée par les adeptes du complot judéo-franc-maçon. Et étant moi-même franc-maçonne, je peux vous assurer qu’il n’y a pas de pédophile dans notre secte. Ça aurait de la gueule, mais ça ne se peut pas. Donc elle fait du politiquement correct en promettant de faire toute la lumière sur une affaire qui, pour la magistrature, n’existe pas. Les victimes ne sont pas prêtes de voir leurs bourreaux en prison et l’opinion publique n’est pas aussi exigeante que les victimes et se contentera des allégations argumentées des journalistes.