La véritable fonction de la laïcité
15 décembre 2012 18:15, par bulehgilaPendant la guerre de 1939-1940 puis l’occupation et la guerre de 1944, ma mère, enfant puis adolescente, parcourait la France, avec sa mère célibataire Alsacienne, à la recherche de travail et de subsistance. Il ne se trouvait pas de maison pour les accueillir, ou au moins l’enfant. Seulement pour les employer aux travaux agricoles aux côtés de prisonniers soviétiques.
Il y a quelques années, notre fils, garçon brillant et turbulent, lors d’une sortie scolaire, est allé visiter avec ses camarades de collège la maison d’Izieu en Isère. Visite barbante de propagande à laquelle nombre de ces adolescents n’étaient pas sensibles.
Lors de la convocation régulière sur son comportement, les enseignants nous ont fait remarquer que nombre d’enfants n’avaient pas été très sages. L’un s’est cru obligé de rajouter : surtout dans ce lieu là !
Que faire alors sinon lui faire remarquer que, pauvre garçon, de sa famille pluriethnique de souche plurichrétienne, son arrière-grand père avait perdu un poignet en 40, que de ses arrières grands oncles alsaciens l’un avait perdu la vue sur le front de l’est et que l’autre, celui avait pourri à Landau parce qu’Alsacien alors que Sarrois, n’avait pas participé à la râfle pour des raisons d’affectation, mais avait peut-être participé à l’escorte lointaine voire à la réception, que son arrière grand tante était devenue folle après un viol collectif par des tirailleurs marocains, que son autre arrière grand père avait disparu en guerre d’Espagne, que son arrière grand mère avait continué à fabriquer des munitions tout en soutenant un siège dans sa ville soviétique, que son autre arrière grand père fantassin de l’armée rouge avait conservé toute sa vie des séquelles d’une explosion, que son grand oncle silésien, à partir d’un âge similaire au sien, était passé par les armées polonaise, allemande, britannique puis française pour finir alcoolique, qu’une constellation d’autres avaient été déportés, volontaires, capturés pour travailler comme esclaves.
Dans une grande catastrophe dont la précédente avait permis aux organisateurs de se payer cette maison.
Alors le respect des lieux saints victimes de la mauvaise gestion des colonies de vacances en temps de crise ...