L’Islam, le pétrodollar et au-delà, par Sheikh Imran Hosein
19 janvier 2013 08:07, par Lindia-song@ Goy pride, Recobide, et Mouad ont bien voulu me donner leur point de vue circonstancié, en réponse à ma petite provocation d’hier (mais vous savez que j’aime bien vous tester, à présent que je vous ai découverts, chers lecteurs de E&R....) je les en remercie vivement, d’autant que j’ai trouvé plusieurs pistes fort intéressantes, dans chacune de leurs réponses.
Concernant le Sheikh Imran Hosein, et quoique je ne sois pas du tout familier de la culture musulmane, il m’est apparu immédiatement comme un esprît élevé, et son analyse est même passionnante (je me réjouis d’ailleurs de lire la seconde partie, ce que je n’ai pas encore fait). Au demeurant, je ne suis pas convaincu que la Théologie fasse bon ménage avec l’Économie. Marché des Matières Premières, cours des devises, flux financiers, démographie, catastrophes naturelles etc. peuvent ils être aussi aisément corrélés à une vision eschatologique, fût-elle de grande qualité ? je ne le crois pas.
D’ailleurs, il me semble que nous sommes sur un point capital mais qu’il est particulièrement difficile d’aborder : si j’ai écrit "musulman athée" c’est que je connais de nombreux "catholiques athées" ou "catholiques agnostiques". Si vous me suivez, vous n’êtes pas sans savoir, je pense, qu’en Occident, ce qu’on appelle "La Foi" s’est rétrécie comme peau-de-chagrîn, au point que les pratiques religieuses ancestrales sont peu ou prou devenues presque symboliques, voire résiduelles, sous l’effet d’une violente déchristianisation (un autre passionnant débat, qui nous plongerait au coeur de l’Histoire des Idées, et nous ferait remonter le temps de nombreux siècles), tandis que la croyance en un au-delà divin, n’est plus partagée par la majorité.
Or lorsque l’on nous parle des musulmans, la question ne se pose même pas de leur unanimité réelle ou supposée. De même que l’Europe entière résonnait autrefois quotidiennement des cloches des cathédrales, et jusqu’à la plus petite église de campagne, les villes musulmanes sont toujours rythmées par le chant du muezzin, et il semble qu’il n’y ait pas de choix - pour l’instant - là-bas, pour s’écarter des pratiques religieuses collectives, qui égrènent la vie de tout-un-chacun.
Je me demande néanmoins s’il n’y a pas des hommes et des femmes, sous ces latuitudes, qui ont peut-être envie de changer de logiciel, si vous me passez l’expression.
Au Maroc, en Indonésie, au Pakistan, à quoi ça ressemble l’agnosticisme ? Et l’athéisme, en Arabie ?
Nous en reparlerons peut-être....