Vingt-cinq vérités sur les élections présidentielles au Venezuela
19 avril 2013 05:30, par MivilleAttention au manichéisme ! Chavez a été une des personnalités les plus remarquables du siècle qui commence, mais une seule personnalité, même avec à son service une belle idéologie et un noyau de bons militants bien dévoués, ne fait pas un régime et encore moins une nouvelle nation, c’est la même erreur que l’on commit quand on voulut juger l’Union Sud-Africaine à l’aune de Mandela et de son mouvement. Le régime a dû, même si c’est préférable à la situation de la Colombie toute proche, reposer sur une bureaucratie syndicale à la fois très militarisée et très mafieuse, qui aurait suffi à garder ou rendre le pays très pauvre n’eussent été les revenus pétroliers. On peut dire que Chavez a réussi le partage d’une rente mais pas grand chose de plus, faute de temps et d’énergie : on ne peut pas demander aux dirigeants d’être des hommes-orchestre à même d’incarner toute une nation dans l’ensemble de ses vertus et compétences, sous peine d’élire de faux demi-dieux abominables de médiocrité et de traîtrise comme Obama.
Les programmes sociaux sous Chavez ont été très bien organisés pour un pays latino-américain, mais l’agriculture vivrière et l’approvisionnement alimentaires en ont pris un coup sévère, comme il arrive malheureusement avec tous les systèmes socialistes conflictuels, exactement comme à Cuba ou comme sous le régime Allende au Chili. Force est de reconnaître que les forces impériales ont dû y être pour beaucoup dans ces pénuries de beaucoup de denrées de première nécessité, force est de reconnaître que le sabotage et le blocus de fait y ont été de la partie, mais on aurait pu espérer une sorte de prospérité alimentaire villageoise fondée sur la petite entreprise, la gastronomie populaire et une mentalité vaguement anarchisante comme dans l’ex-Yougoslavie de Tito, mais malheureusement Chavez et les siens n’ont pas sur ce plan été à la hauteur de Tito, à cause de la solution de facilité pétrolière. Je me suis tenu en contact avec beaucoup de Vénézuéliens du peuple votant à gauche (souvent par anti-israélisme avant tout plus que par solidarité humaniste) et leur vie quotidienne est de plus en plus dure autant par le régime qu’ils soutiennent malgré tout que par ses ennemis officiels. Ils subissent déjà au moins la moitié des pénuries et des brimades de toute sorte qu’à Cuba, sans parler de la censure de l’internet.
On peut donc dire qu’il est bon que le parti chaviste ait gagné mais de justesse, pour inciter la base militante à moins d’abus.