Sénat : le texte Taubira adopté avec seulement deux voix d’avance
21 avril 2013 10:36, par GloupsCe n’est pas réellement une découverte. Le parlement a toujours été en France l’organe de domination de la bourgeoisie avant tout.
Le grand malheur étant que les institutions de la Vème République sont particulièrement résistante et solide à toute crise (contrairement au parlementarisme de la IIIème et IVème). Le plus intéressant étant que les institutions de la Vème sont un compromis fait entre l’idéal républicain et celui de l’extrême droite française anti-parlementariste.
Je m’explique : ce qu’on appelle "l’extrême droite" est avant tout un mouvement antiparlementaire. Ces origines furent d’abord monarchiste réactionnaire puis bonapartiste, puis après la défaite de 1870 républicaine nationaliste. Ce dernier courant issu des héritiers de Gambetta voulaient unir la nation derrière UN chef pour mieux préparer la revanche contre l’Allemagne. Une république oui, mais autoritaire et paternaliste. Le Parlementarisme jugé trop mou, trop compliqué, trop instable (chute successive des gouvernements), trop obscure et corrompu ne pouvais rassembler le pays et lui donner avec suffisamment d’efficacité la marche à suivre vers la victoire.
Il existe donc une "extrême droite" qui s’assume parfaitement comme républicaine, mais qui n’a pas la même vision des élites parlementaires de ce que devrait être cette république. Voici quelques exemples de cette mouvance ; le Boulangisme, les Croix de Feu, le Poujadisme.
Il faut savoir aussi que le général De Gaulle vient de l’Action Française à la base et qu’il fut un farouche adversaire au parlementarisme et au pouvoir des partis (qui n’incarnent en rien la volonté populaire). C’est ce qui explique son départ de la vie politique sous la IVème.
Son retour vient avec la crise d’Algérie et l’opération "Résurrection". Avec les militaires d’Alger, De Gaulle organise un véritable coup d’Etat et crée une nouvelle constitution pour la Vème. On y retrouve les éléments de cette extrême droite dont je parlais plus haut. Le parlement est considérablement affaibli au profit d’un chef charismatique en relation directe avec le peuple (élu au suffrage universel). Bien sûre les idéaux républicain n’en sont pas abolie, il s’agit d’un compromis entre français pour rassembler le pays.
Paradoxalement, c’est cette extrême droite qui a donné à la république les institutions les plus durables et les plus solides. Mais avec Flambi, c’est le parlementarisme qui reprend des forces. C’est cela qui explique le retour de l’antiparlementarisme.