La cote de l’esclavage monte sur le marché des réparations
11 mai 2013 15:14, par ValérieCommémorer, cela veut dire se souvenir ensemble. Aujourd’hui, ensemble, nous nous souvenons de l’esclavage qui, du 15e au 19e siècle, a dévasté deux continents - l’Afrique et l’Amérique- pour enrichir un troisième : l’Europe.
Ce n’est pas seulement l’abolition que nous célébrons aujourd’hui mais c’est surtout la reconnaissance par la Nation d’un crime contre l’humanité perpétré au nom de l’idée de race contre le continent d’où l’humanité est issue.
C’est pourquoi il importe que ce mot de race soit retiré de notre constitution où il n’a absolument pas sa place.
Le retrait du mot ne fera évidemment pas disparaître le préjugé, mais cette décision montrera que la Nation ne le partage pas. Et ce sera un grand pas en avant.
Les plus racistes d’entre les Français, les plus aveuglés, soutiendront que si la constitution ne précise pas que tous les citoyens sont égaux « sans distinction de race », alors de telles distinctions auront force légale.
Et beaucoup de nos concitoyens pensent que les races humaines existent mais que cette réalité ne doit pas entraîner de différence dans l’application de la loi.
Malheureusement, le préjugé n’est pas seulement dans l’affirmation que des races sont supérieures à d’autres, mais dans la simple affirmation qu’il existe différentes races d’hommes.
Car l’idée de race n’a de sens que pour les animaux.
C’est pour justifier la pratique de l’esclavage que cette idée, au 17e siècle, a été étendue aux hommes, en plaçant les Africains subsahariens au plus bas degré de l’échelle humaine, c’est-à-dire près des animaux.
La race a été d’emblée confondue avec l’apparence. Les Européens esclavagistes se sont désignés « blancs » et ont appelé « noirs » leur victimes potentielles. Car dès lors tout « noir » était par nature un esclave.
Cette monstrueuse simplification a permis quatre siècles d’esclavage et un siècle de colonialisme.
Renforcée par les élucubrations de scientifiques plus soucieux de justifier leurs préjugés que de faire avancer la connaissance, elle a été assez efficace pour qu’aujourd’hui encore, sous prétexte de lutter contre les discriminations, certains non seulement se désignent comme noirs, mais tentent de parler au nom d’une communauté qui n’existe que dans les fantasmes des racistes.
Les racistes de toutes couleurs ont tort de se réclamer de la négritude, citant Césaire ou Senghor.