Gouverner le Moyen-Orient par le chaos
19 juin 2013 01:13, par MivilleJe ne suis pas d’accord avec votre vision qui fait de la notion d’empire le mal absolu et de la nation le concept opposé hors duquel point de salut. Le fameux traité de Westphalie auquel vous faites référence consacra l’avènement de l’état-nation en tant qu’outil diviseur privilégié de l’Europe chrétienne sous la pression de forces de manipulation à la tête desquelles il y avait les Juifs de cour, qui furent les plus grands instigateurs du concept même de nation abstraite, et aussi du remplacement de la mystique chrétienne populaire par des mystiques de plus en plus nationalistes souvent pré-fabriquées à dessein. Avant le Grand Siècle, qui fut un siècle de fer pour tous les peuples concernés, il n’y avait pas dans la conscience du peuple, non plus que dans celle des intellectuels et des mystiques souvent pèlerins, l’idée de frontière nationale, le mot patrie désignait la terre natale concrète que l’on pouvait embrasser d’un coup d’oeil jusqu’aux collines au loin, le concept de langue nationale n’existait guère non plus, on passait insensiblement d’un dialecte villageois à un autre de Paris à Compostelle. Les mystiques catholiques étaient dans la mesure même de leur ferveur opposés farouchement au culte d’un autre entité que l’Église, il a fallu en fait le truchement du sectarisme protestant pour faire advenir les nationalismes dans le sillage de chaque secte, et ce n’est pas sans fondement historique que même au 19ème siècle la papauté fut très opposée aux nationalisme irlandais et polonais.
Vous allez me dire, mais Jeanne d’Arc ! Jeanne d’Arc combattit pour le concept de monarchie absolue et aussi pour celui d’hérédité stricte des devoirs tel que représenté par le royaume de France (et qui est connu aujourd’hui sous la forme du concept indien de dharma et de société des castes), en opposition au royaume d’Angleterre qui proposait déjà le parlementarisme, les droits individuels, et l’ascension sociale au mérite supposé, ainsi que le libre choix du métier, sans parler du droit des femmes à l’héridité du pouvoir et de la fortune qui était le principal contentieux officiel entre les deux monarchies : tout cela est bien joli mais il fallait une simple bergère pour dire que le fruit de tout cela n’est que pillage et chaos. Aujourd’hui, Jeanne d’Arc ne militerait pas du tout pour l’indépendance de la France (surtout au vu de ce qu’elle a été depuis deux siècles) mais pour son inclusion dans un empire mondial dharmique basé peut-être en Inde.