Football : affrontement à coup de barres de fer et de gaz lacrymogène à Ivry-sur-Seine
17 juin 2013 08:11, par arkhamianHaha non mais franchement j’ai encore bien rigolé : parce que vous trouvez ça étonnant ? exceptionnel ? Et vous trouvez bizarre que "à peine le parisien en ait parlé". Allo allo, on se réveille, en banlieue c’est quasi quotidien ce genre de trucs, cette tension qui dégénère à la moindre occasion. Personne n’en parle jamais sauf quand ça peut avoir un intérêt électoral.
Mais le truc le plus génial, mais vraiment là où j’hésite entre rire et incrédulité, un peu comme Aldo est ébahi devant un 747 au décollage, c’est quand, au bout de 3min de bagarre rangée hyper violente, t’as le type de la vidéo qui dit tranquillement "mais que font les flics, c’est pas du sport ça !" Ah, ça y est, ça arrive au cerveau. Mais par contre décryptage zéro : il y croit dur comme fer que la police le protège, et que les mecs c’est vraiment des supporters, mais qui dépassent un peu les bornes. Même pas angoissé le type, normal, style "attend c’est juste un entracte, un genre d’animation pour la mi-temps..." D’ailleurs dans la foule on entend aucun commentaire pendant un bon bout. Normal. C’est le foot, l’attraction du dimanche quoi.
C’est ça qui est génial. Les gens qui vivent dans ce bordel sont anesthésiés, ils ne voient plus, ne sont même plus frappés, même plus angoissés par le grotesque, la violence de ce qu’ils vivent. Ils sont là en spectateurs. Et ils faut vraiment que ça dégénère sévère, que ça chaufe pour eux, pour qu’ils réagissent. En paniquant comme des dindes : "Grégoryyyyy". Bah ouais fallait peut-être penser à bouger avant hein... Ca fait 10 min que ça dure, c’est pas tout à fait bon pour votre gamin ni pour vous quand 50 racailles avec des battes et des lacrymo se mettent à s’entre-lyncher à dix mètres de vous.
Le degré de moutonisme et se mesure bien à la fin (si on arrive à retenir ses éclats de rire) : "Ah ça y est c’est la police". Qu’est ce qu’il a vu le type ? Un gros nuage de lacrymo. Un pur réflexe conditionné qui en dit long.