Merci à Razkol pour son commentaire plein de pertinence. Il serait temps de dire sur ce site ce qu’Alain SORAL a déjà laissé entendre au travers de certaines réflexions (sur le lévitique), à savoir que pour un catholique qui connaît sa religion, il est évident que l’islam opère un retour à la conception juive de Dieu, conception légaliste et communautariste que n’a cessé de combattre et de dénoncer Jésus. Contrairement à ce que l’on enseigne aujourd’hui à travers le concept de judéo-christianisme, le christianisme rompt radicalement avec le judaïsme et l’islam tente à sa manière de résorber cette rupture. En résumé, pour un juif comme pour un musulman, le foi en Dieu s’exprime par l’application de la loi qui régit la communauté ou plus exactement la nation (oumma, chez les musulmans) tandis que pour un catholique, la foi est purement personnelle et s’exprime par la pratique de sacrements (et non pas l’application d’une loi).
Judaisme et Islam sont monistes c’est-à-dire insusceptibles de faire la séparation entre le politique et le religieux puisque dans ces deux religions les croyants forment une nation tenue de respecter ici-bas la loi de Dieu qui régit pour ainsi dire tous les aspects de la vie quotidienne. Dans le catholicisme (et ce n’est pas par hasard si l’idée de laïcité a vu le jour en France), il n’y a pas à proprement parler de loi à respecter ; comme l’a dit Jésus : "Mon Royaume n’est pas de ce monde" et surtout il n’y a pas cette idée de nation des croyants ; s’il existe une communauté, c’est la communauté de tous les être humains (catholica en grec signifie universel) et cette communauté doit être purement spirituelle.
D’où cette propension communautariste que l’on rencontre autant dans le judaïsme que dans l’islam. Cela constitue une tendance générale qui ne remet nullement en cause le fait que l’on rencontre tant parmi les juifs que parmi les musulmans des croyants de bonne foi qui pratiquent un judaisme ou un islam du cœur et de l’intelligence. J’ajoute que dans son passé, il est arrivé à l’Eglise catholique de verser dans ce légalisme pourtant contraire au message du Christ.
S’agissant du voile, j’aimerais que les musulmans comprennent que cela va à l’encontre de la tradition française profondément enracinée dans l’amour courtois qui remonte au XIII siècle. Par son élégance, par son charme, par son sourire, par sa douceur, la femme dans notre tradition doit susciter la courtoisie, le respect, pour ne pas dire l’adoration des hommes.