Article et sujet toujours aussi passionnant. Contrairement à une idée reçue, le "snacking" n’est pas forcément mauvais. Il fait aussi partie de la cuisine classique mais il s’agit de produire frais et local ce qui est possible, rentable mais jamais le cas dans les réseaux qui sont soumis à la normalisation des produits, au surgelé, au sous vide, au pasteurisé... Le produit artisanal est il toujours meilleur pour cela ? Non car bien des artisans se lancent sur ce marché porteur sans aucune formation ou connaissances héritées et ne respectent pas les bases de l’hygiène (les contrôles sanitaires sont très rares) ni le contrôle de leurs matières premières. Des matières premières qu’il devient parfois difficile de se procurer en raison de la législation européenne. Il est vrai que pour le petit artisan l’hygiène a un coût bien plus élevé que pour une chaîne. Cela se retrouve sur le prix du snack qui ne peut rivaliser avec celui proposé par un réseau surtout en période de crise.
Alors le lieu commun : « Il y a de très bons plats surgelés, faits par des industriels alors que des artisans en font de moins bien » et même si on va au delà du goût n’est en rien un mensonge mais aussi une réalité triste du terrain. Quand on forme de plus en plus vite, de plus en plus mal les gens en école ou chez l’artisan en les payant de plus au lance pierre, il est évident que l’on tue l’artisanat c’est à dire ce qui devrait permettre au client de comparer avec la production industriel. Sans production étalon artisanale la comparaison devient une tromperie et la qualité s’effondre.
Un mot sur Jamie Oliver dont les intentions sont sans nul doute sincères. On a vu l’échec de sa lutte contre les nuggets-burger-frites-soda dans le système scolaire anglais. Deux raisons à cela. Le rejet d’une alternative par les enfants drogués par cette alimentation en raison d’une scolarisation précoce (cantine) et d’une alimentation du même type à domicile (pas cher et rapide). La seconde raison est le refus administratif de la moindre prise en charge d’une légère hausse de coûts alimentaires. La santé des enfants et une priorité politique au budget illimité pour les campagnes publicitaires mais au budget zéro quand il s’agit de la mettre en pratique. Sans doute un moins bon rapport électoral...