La NSA s’est infiltrée dans le réseau informatique du Quai d’Orsay
3 septembre 2013 11:29, par TremahJ’en tire plusieurs enseignements concernant la real-politique.
1) Cet espionage confirme que les Américains ne font pas confiance aux Français, malgré le retour dans l’OTAN, malgré les guerres afghanes et lybiennes. Ils n’utilisent pas de telles méthodes avec leurs alliés anglais, australiens, canadiens...
2) L’opération française au Mali - qu’ils ont été contraint d’appuyer, solidarité occidentale oblige - n’était pas une guerre "impériale" - néocoloniale, à la rigueur - inscrite dans l’agenda régional américain, et a fortement indisposé "l’Etat profond". Le déclenchement de cette opération a émané directement de la hiérarchie militaire française, pas des affaires étrangères - absence relative de Fabius sur ce dossier, à comparer avec son hystérie médiatique anti-Assad...
3) Le revirement surprenant d’Obama sur l’attaque en Syrie montre que les Américains sont bien plus préocuppés par la décision de leur allié historique anglais que par le soutien - forfaitaire - des Français. Pas question pour eux de prendre le risque de marginaliser leur meilleur allié et d’affaiblir la "relation spéciale" transatlantique au profit d’une alliance historiquement aléatoire avec les Français, ni de laisser la France occuper le premier plan au côté des USA dans le processus diplomatique, surtout dans une région du monde où elle a tenu un rôle historique important. Là, le recadrage/camouflet a été violent et bien sûr délibéré - pas un mot d’Obama sur la France - dans le but d’isoler Hollande et de faire apparaître la France comme une force supplétive sans aucune capacité décisionnelle. Et parallèlement, on ménage les Anglais en décidant de passer par le congrès... déférence inhabituelle à mettre en parallèle, là encore, avec l’attitude ordurière et franchement hostile des Américains envers la France après le "non" à l’ONU. Nous ne serons jamais un allié "naturel" des Américains.
4) Que les élites traditionelles WASP, historiquement très francophobes, existent encore et qu’elles conservent la main sur le complexe militaro-industriel. Pas question pour elles de répéter le naufrage irakien. Au contraire, les sionistes - tout particulièrement les sionistes français - viennent de se manger une "quenelle".
5) Le roquet Fabius, qui était la semaine dernière en train de s’astiquer vigoureusement sur la jambe de Netanyau, a discrédité la France, avec son impulsivité, son manichéisme et son verbe autoritaire.
6) A quand l’axe Paris-Berlin-Moscou ?