Films de France, quand la France fait son cinéma !
6 octobre 2013 22:38, par GuidoUn digne héritier d’Audiard : Alexandre Astier, il faut absolument voir les épisodes longs de Kaamelott c’est à dire les saisons 5 et 6. Du rythme, de la tenue, la science du détail. Le seul exemple en France depuis très longtemps de cet art des seconds rôles (Chesnais et les sénateurs romains !), de la précision des dialogues, etc.
(on peut même les voir directement car dans les saisons précédentes c.à.d. les épisodes courts il n’y a pas vraiment d’histoire, et il y a du très bon mais aussi du très dispensable).
Sinon il y a depuis les années 90 un style jem’enfoutiste et nonchalant dans les films français, comme si ça faisait bien de se ficher de tout. Ils ne croient pas à leurs plans, dialogues, scènes, jeu. C’est comme des tables qui tanguent. En fait ils suivent ça par mode, et c’est précisément ça, le problème ! Si c’était une nonchalance pour de vraies raisons artistiques, d’accord (à ce moment-là ce serait donc une nonchalance apparente, et en réalité très travaillée, comme Cassavetes), mais là ils ne savent pas pourquoi ils sont jemenfoutistes, c’est la mode qui pense pour eux. Ils font des films exactement comme les journalistes parlent : ils ne croient pas à ce qu’ils disent (ils n’ont pas pensé), donc ils disent tous la même chose, donc ils ne disent rien.
P.ex. dans les polars actuels, on dirait que les acteurs ont tous la gueule de bois et le caméraman aussi. (Roschdy Zem semble être abonné à ce genre de films...) Et toujours des faux durs tirant la gueule, habillés tout en noir, trop forcé pour être honnête... Chez Olivier Marchal qui a pourtant de bonnes influences, il y a trop souvent ça, il se laisse avoir par la mode de la déprime nonchalante. Mais chez Ventura, Delon, Gabin, il y a quelque chose qui dépasse l’époque, et qu’on ne trouve plus aujourd’hui.
En fait chez les gens de cinéma du passé il y avait aussi un esprit de l’époque, qu’ils suivaient même sans s’en rendre compte, sauf qu’il était au soin des choses, à la tenue. C’était donc beaucoup plus facile de faire de la qualité tout en suivant cet esprit. Alors qu’aujourd’hui, pour en même temps suivre l’esprit de l’époque (le jemenfoutisme) et faire de la qualité... c’est plus dur !