Stage Instinct de Survie – La vénerie et la chasse à courre : une tradition au service de l’écologie
12 novembre 2013 10:41, par UntelSans être de mon patrimoine - moi l’urbain ignare - la chasse à cour me semble effectivement trop noble pour être récupérée par l’écologie. Comme la corrida, elle n’est qu’esthétisme, c’est à dire insoumission à la mort. Comprenne qui pourra.
De manière générale, je veux bien croire que la chasse offre un rapport particulier à la nature, et sans doute le rapport qui se rapproche le plus de ce qu’elle est. Je n’arriverais jamais à croire que les anti-chasse aime la nature. Ils ne la connaissent sans doute pas, et ils voudraient qu’elle ressemble à leur niaiserie fusionnelle, comme ce type que j’ai vu une fois à la télé, parti vivre avec les lions comme avec de gros chats, avec qui ils fait plein de papouilles. Comment avilir l’homme et le plus magnifique animal de la création en 5 secondes de vidéo ?
Ne pas croire au projet "diabolique " du paradis sur Terre, c’est commencer à ne pas tenter d’y réaliser l’Eden.
Apprendre à sentir la nature avec jubilation et crainte, avec une peau frissonnante de chasseur qui peut devenir le chassé, c’est rentrer dans un communion avec cette Dame impitoyable qu’aucun zoo ou docu animalier ne vous donnera. S’immiscer de cette matière dans la nature, maintenir un savoir vivre et un savoir mourir en relation avec elle, c’est préserver dans le patrimoine des hommes une poétique, une mélancolie singulière, qui n’est certainement pas à mépriser, et dont je pressens la lente disparition comme beaucoup d’autres mauvaises augures, qui ont toutes à voir avec l’abandon du feu par l’espèce humaine (notre retour dans la rang, loin du trône que Dieu nous avait confié, au-dessus de toutes les bêtes - sans doute par ce que nous ne nous sommes pas montré à la hauteur, et ne méritions plus d’être les maîtres ? En tout cas c’est une mise au pas dont je ne me sentirais pas le cœur de me réjouir).
Et puis bon, pour ceux qui ne veulent rien relier de mystique à cette activité qu’ils jugent uniquement morbide : ne serait-ce que connaître ses chiens, connaître son cheval et se laisser guider par eux, c’est déjà dépasser l’instinct de mort.
Quant au fait de tuer ce qu’on aime, d’être capable de faire mourir le brame du cerf et l’aimer toujours après l’avoir vu mourir, c’est en lien avec une part de l’homme que très peu de moments citoyens et écolos sont près de nous faire revivre. J’aime savoir que ce feu reste encore allumé en nous.
Pour les curieux : lisez la nouvelle "l’ours" de Faulkner.