Comment dit-on antisémitisme en langage européen ?
7 décembre 2013 22:21, par BardamuL’origine du terme "antisémite" : un exemple de novlangue pré-orwellienne...
Selon Wikipédia le mot (antisemitisch en allemand) a été utilisé une première fois en 1860 par l’intellectuel autrichien et juif, Moritz Steinschneider dans l’expression « préjugés antisémites » (« antisemitische Vorurteile »). Steinschneider a utilisé cette dernière pour caractériser les idées d’Ernest Renan selon qui les « peuples sémites » étaient affectés de tares culturelles et spirituelles [...] Pour Jules Isaac, « le terme antisémitisme est par lui-même équivoque » alors que « son contenu […] est essentiellement antijuif ». Ce mot n’a jamais visé les autres populations de langue sémitique, telles que les Arabes. Au contraire, il est utilisé pour désigner l’hostilité des Arabes envers les Juifs, soit l’antisémitisme arabe. Cela n’empêche pas l’étymologie de refaire périodiquement surface. Ainsi pour Jean-Claude Barreau, le terme « antisémitisme » est « complètement inapproprié » puisque le judaïsme d’aujourd’hui ne serait plus que très partiellement sémite.
Pierre-André Taguieff a proposé le terme « judéophobie » pour désigner l’ensemble des formes anti-juives dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale, et le distinguer de l’antisémitisme lié aux thèses racialistes. (source Wikipédia). Mais en quoi une phobie doit-elle être répréhensible ? Dans la mesure où selon le Grand Robert il s’agit soit :
1°d’une peur, crainte angoissante spécifiquement liée à certains objets, certains actes, certaines situations, certaines idées ( Acrophobie, agoraphobie, claustrophobie, zoophobie…).
2° (Déb. xxe). Cour. Peur ou aversion instinctive. Dégoût, haine, horreur.La phobie de l’uniforme (→ Il est allergique* à…).
La phobie en elle-même, et j’en parle en connaissance de cause puisque j’exerce la profession de psy, est un simple phénomène affectif intime et n’implique en elle-même aucune conduite d’ordre agressive, elle relève en quelque sorte de la liberté de pensée et affective... En conséquence la judéophobie n’a pas à faire davantage l’objet de condamnation que ne sont condamnables l’agoraphobie ou la claustrophobie...
Seule la "judéoclastie" me semble relever de la condamnation (j’emploie le terme "judéoclastie" par analogie avec "l’iconoclastie" qui a recours à la racine grecque "klastos" qui signifie brisé). Avec ce terme de judéoclastie construit à partir de racines grecques, nous sommes loin du mot "antisémitisme" qui appartient à la novlangue pré-orwellienne !