Maçonnoscopie, épisode 6 : une arme de distraction massive
4 janvier 2014 11:15, par Eric"L’oeuvre guénonienne demeure essentielle à l’intelligence maçonnique du présent et de l’avenir" (J. Baylot). C’est l’avis également de bien d’autres Maçons connus, comme Jean Tourniac ou Jean Palou, qui l’ont formulé à leur manière. Il est bien entendu que René Guénon considère que le but unique de la Franc-Maçonnerie est l’accès à la Connaissance intégrale, et que son nom s’attache exclusivement à un cadre qui détient "une origine traditionnelle authentique et une transmission initiatique réelle". Elle n’a donc rien à voir avec sa contrefaçon moderne, qui en a usurpé le titre et certains usages pour couvrir une organisation de caractère politique, social, humanitaire, laïque, anticléricale, etc. Il s’agit véritablement d’une imposture puisque, à l’origine, tous les Maçons, étaient déistes et chrétiens, et que, de toute façon, "la Maçonnerie n’est pas et ne peut pas être agnostique" (1). La Franc-Maçonnerie moderne, donc, doit être regardée comme une déviation de la traditionnelle. Les pasteurs protestants anglais Anderson et Désaglières - déjà cités - qui établirent en 1723 la Constitution de la Loge d’Angleterre, ont précipité cette dégradation ; en effet, ils firent disparaître les documents anciens fondamentaux qui les auraient empêchés d’innover selon leur bon vouloir. Ainsi, ils gommèrent de leur organisation le devoir de "fidélité à Dieu, à la Sainte Eglise et au Roi", qui les reliaient trop manifestement aux sources catholiques de la franc-maçonnerie."
(1) René Guénon, "Etudes sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage", op. cit. p. 12.
"René Guénon, Messager de la Tradition Primordiale et Témoin du Christ Universel" de Jean Chopitel et Christiane Gobry (p. 129, le Mercure Dauphinois, 2010).
Je vous invite également à lire l’essai d’Erick Sablé intitulé "René Guénon, le visage de l’éternité" (Points, 2013, 6,50 €) qui est un petit livre d’une valeur inestimable (il ne traite pas que de l’oeuvre de René Guénon).