Les tabous de la gauche radicale
5 janvier 2014 14:25, par TremahCeci les conduit, par étapes successives à rejeter l’idée de Nation au prétexte qu’elle pourrait donner naissance au nationalisme. On se demande alors pourquoi ces braves gens prennent encore le train (le train fut l’un des éléments cruciaux du génocide commis par les Nazis) ou l’avion, qui fut utilisé pour lancer les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
Un peu léger comme analyse. Le rejet idéologique de la nation se rattache d’une part à la pensée libérale classique et positiviste (Bertrand Russel) à travers notamment le prisme critique du "counter-enlightenment" - pensée post-moderne et "anti-lumières" apparue avec Rousseau -, et d’autre part à la longue lignée des intellectuels juifs antinationalistes dont Zheev Sternell est aujourd’hui le représentant le plus connu (c’est lui qui est à l’origine de la thèse de l’idéologie française reprise par BHL associant consubstanciellement nation et fascisme). Dans cette mouvance, on peut citer des personnalités aussi diverses que Marx, Hannah Arendt, Einstein, Rosa Luxemburg, Trotsky, Isaac Asimov...
Pour cette école de pensée, la nation - et en particulier la nation française, ceci expliquant peut-être l’acharnement de certains - est à l’origine de toutes les dérives totalitaires modernes, du fascisme au nazisme en passant par le communisme, dont le libéralisme classique et le positivisme (anglo-saxons, bien sûr) auraient heureusement fini par triompher en 1945, pour le bien-être de l’humanité réconciliée par le progrès matériel, le rationalisme scientifique et le marché (capitalisme).
Voilà la généalogie sommaire du totalitarisme selon cette école de pensée :
Rousseau —> Anti-Lumière —> Révolution Française
— > (1) nation —> bonapartisme —> romantisme allemand —> Anti-Lumière —>
(a) individualisme romantique —> nihilisme moderne, narcissisme
(b) nationalisme ethnique —> racisme —> nazisme
— > (2) nation —> jacobinisme, centralisme —> égalitarisme —> socialisme, corporatisme —> fascisme, communisme —> totalitarisme
Evidemment, ce schéma est totalement biaisé dans la mesure où il expurge du nazisme tous les éléments issus précisément de la sphère culturelle anglo-saxonne et des lumières positives (scientisme, darwinisme social, racisme biologique, capitalisme, eugénisme...) et du communisme l’influence, incontestable et historique, du messianisme et de l’internationalisme juif.