Entretien avec Alain de Benoist
13 avril 2014 00:13, par Fulgence Ridal« Que le sexe, ce soit réel, ne fait pas le moindre doute. Et sa structure même, c’est le duel, le nombre deux. Quoiqu’on en pense, il n’y en a que deux, les hommes, les femmes. […] Ce dont il s’agit quand il s’agit de sexe, c’est l’autre sexe, même quand on lui préfère le même. »
ou pire ... Lacan.
Ceci dit, De Benoist dit la chose la plus intelligente que j’ai entendue depuis bien longtemps : le mondialisme se sert, se nourrit, utilise les Etats comme rampe de lancement. C’est dans les Etats dits forts qu’il est le plus à son aise. Surtout quand ils mènent des politiques inflationnistes.
Je n’arrive pas à comprendre que l’on ne comprenne pas cela.
Vous interdisez les déficits structurels, la dette, et vous revenez à un étalon or, la finance (et la rente) n’a plus de points d’appui pour prospérer ... et l’économie devient naturellement une économie ancrée dans la réalité.
C’est toujours les dettes (ou la création monétaire) qui créent une dépendance et les problèmes. Keynes l’avait déjà montré dans ses études sur le franc.
Il n’y a que toujours de mauvaises solutions pour résorber des dettes , la pire étant l’inflation ... et la finance internationalisée ne rêve d’une chose : que les Etats mènent des politiques inflationnistes pour les récupérer à la petite cuillère.
Après ... je trouve que De Benoist est un peu court sur certains sujets. Levi-Strauss l’a montré au niveau de la civilisation, et Lacan au niveau de la santé psychique : qu’il était important d’éloigner l’enfant du désir de la mère. Et la fonction symbolique nait de cette séparation qui définit la fonction paternelle. Et à l’inverse de ce que dit De Benoist, tout n’est pas d’égal valeur dans ce domaine : le discours capitaliste a compris depuis le début qu’il avait intérêt à déconstruire ce non (nom) du père (ce nom à la jouissance), afin d’hystériser les valeurs et de mettre du care (cad des mères derrière chaque individu).
Ce faisant, il propose sans cesse ces objets transitionnels, partiels à profusion les maintenant dans un état d’un désir toujours insatisfait (ce qui est le propre de l’hystérie)
On ne peut pas comprendre les problématiques du gender, du mariage homosexuel, de la mono parentalité ... sans cette volonté du monde capitaliste d’hystériser les valeurs ... dans son jargon c’est tout simplement mettre la ménagère de moins de 50 ans au centre de la société...et si possible de mettre les mâles dans cette fonction. Le pire c’est qu’il y parvient...