Xavier Moreau sur le conflit au Donbass et l’économie ukrainienne
28 août 2014 21:45, par nicolasjaissonComment comparer la Tchétchénie à l’Ukraine ?? Les guerres entre l’Ukraine et la Russie bolchevique dans les années 1919-1921 montrent qu’il existe une réelle césure culturelle entre les Ukrainiens et les Russes qui a été avivée, le mot est faible, par les génocides communistes qui ont suivi la défaite de l’Ukraine contre l’Armée rouge et sa réintégration dans la confédération des Républiques socialistes soviétiques. La cheka s’est ensuite chargée de faire le ménage en liquidant les élites bourgeoises et la plus grande partie de la paysannerie. Les mouvements d’extrême droite ukrainiens sont directement issus de cette tendance irrédentiste face au pouvoir centralisateur et exterminateur russe dont la poigne s’est faite lourdement sentir en Ukraine jusqu’à la seconde guerre mondiale qui fut l’occasion pour les mouvements indépendantistes de reprendre l’initiative pour se libérer du joug soviétique. La résistance ukrainienne contre l’Armée rouge a duré jusque dans les années cinquante ! Quels que soient les efforts des Américains de récupérer ces mouvements pour en faire une force de division et d’agitation permanente destinées à séparer durablement la Russie de l’Ukraine, on ne peut nier qu’il existe bel bien une volonté d’indépendance de l’Ukraine par rapport à un pouvoir totalitaire russe. Il appartient à Poutine de faire comprendre aux Ukrainiens que la Russie a définitivement tourné la page de l’ère soviétique et que le rouleau compresseur russe s’est transformé en dynamique civilisatrice fondée sur les valeurs chrétiennes communes à la Russie et à l’Ukraine. D’où l’intérêt de la main tendue de Poutine à Pereshenko. Il est vrai que dans le même temps les batteries de Howitzer russes pénétraient en territoire ukrainien pour désenclaver les poches de résistance pro-russes. Quoi qu’il en soit Poutine peut réussir à rallier l’Allemagne dans un plan de redressement de l’économie ukrainienne qui serait mise en oeuvre conjointement par la Russie et l’UE. C’est là tout l’enjeu du débat actuel qui peut déboucher sur une issue heureuse, si suffisamment de pays européens se détachent de l’emprise de Washington. L’effet boomerang des sanctions russes agit puissamment dans ce sens et ce d’autant plus que les pays d’Europe de l’Est renâclent à suivre les mesures de rétorsions décidées par Bruxelles qui ont des effets désastreux sur des économies déjà fragilisées par la crise bancaire.