Olivier Delamarche sur BFM Business
2 septembre 2014 20:25, par Jojo l’AfreuxSacré Olivier Delamarche, il n’a pas changé, c’est toujours un éternel pessimiste mais ça lui amène des clients donc ça présente un avantage.
La zone Euro souffre de 4 maux principaux qui expliquent son atonie :
la concurrence frontale et déloyale avec les pays à très bas niveau de salaire imposé par les traités qui poussent beaucoup d’entrepreneurs à délocaliser pour survivre. Problème structurel !
le taux de change de l’Euro surévalué par la BCE "indépendante" et par rapport à l’économie de presque tous les pays de la zone qui force à dévaluer les salaires (au détriment de la consommation, principal facteur de la croissance) pour rester compétitif. Problème structurel encore !
le manque de liquidité (donc de crédit) circulant dans la zone sans que la BCE ai déjà accepté de réagir par un QE qui pourrait du même coup faire baisser un peu le taux directeur. Problème structurel toujours !
et enfin et surtout le taux de chômage catastrophique qui résulte des 3 autres facteurs et qui oblige les états à plomber leur budget pour indemniser les gens plutôt que d’augmenter les prélèvements sociaux ce qui ferait encore baisser notre compétitivité.
Mais ces problèmes sont clairement structurels, identifiés et persistant donc voulus. La fameuse décroissance dont on nous reparle constamment, c’est quand les gens des pays développés consomment moins, ce qu’ils feront spontanément si on les appauvri en tuant la classe moyenne.
Quand une banque centrale fait un QE, elle prête l’argent au secteur financier, aux banques, elle est structurellement obligé de faire comme ça. Les banques disposent alors d’un coefficient multiplicateur qui leur permet de prêter 9 fois les sommes empruntés et de gonfler artificiellement le volume monétaire en circulation. Problème, les banques sont privées donc elle font ce qu’elles veulent, elles peuvent spéculer avec le pognon, rester dans le virtuel ou prêter aux états (qui ont toujours besoin d’emprunter malgré le poids de la dette à cause de la structure du système), aux entreprises (qui ont des besoins d’investissement constant pour croitre et peu de dette) ou aux ménages (qui peuvent alors consommer et qui ont très peu de dette). La consommation fait 70% de la croissance, l’investissement 30%, la spéculation 0, il faut donc agir sur la consommation ou l’investissement pour renouer avec la croissance. Paradoxalement, l’augmentation des dettes est un augmentation des richesses, donc de la croissance et une diminution du chômage.