Turgot ou les Lumières au pouvoir – Conférence de Marion Sigaut à Reims
23 février 2015 08:21, par MaharbbalChère Marion,
bravo pour ce portrait d’un Turgot qui apparait comme un personnage glaçant.
Mais, qui aime bien chatie bien. Donc voici 10 erreurs que tu commets dans cette conférence :
1. L’image du roi nourricier, c’est la propagande du régime. Dans les faits, les provinciaux par exemple craignaient que les prélèvements du gouvernement ne leur impose “100 jours de famine pour en éviter un seul à Paris”.
2. La France de 1774 n’était pas le pays de cocagne. Elle était engoncée depuis 1768 dans une grave crise et le prix du blé était régulièrement aussi haut qu’en 75. La réforme ne cause pas les hauts prix. En 1789, le commerce du blé est libéralisé et… le prix du blé s’effondre. Il n’y a pas de correlation à court terme entre les prix et le niveau de règlementation.
3. Les fermages ne sont plus le plus gros problème des paysans français en 1775. Ce qui inquiete dans les régions de grande culture c’est l’accaparement des terres par les gros exploitants.
4. Les famines de l’Ancien Régime ont rarement grand chose à voir avec les guerre. Pas de guerre en 1661, ni en 1725, ni au début de 1740… Quant à 1709, on ne l’appelle pas le grand hiver pour rien.
5. L’idée que les prix tirent la production vers le haut est bien démontrée pour la France du XVIIIème siècle. Plus on approche de Paris, plus les prix sont haut, plus la productivité est forte.
6. Les corporations servent souvent à interdire aux nouveaux venus d’exercer. Certaines sont même fermées à ceux qui ne sont pas fils de maître. L’entrée dans une corpo pouvait coûter plus de 1000 livres (5 à 10 ans de salaires pour un compagnon).
7. Les Anglais étaient loin de vivre dans une misère complète. Au contraire, les salaires à Londres étaient deux à trois fois plus élevés qu’à Paris.
8. Les corporations ne sont pas des associations ouvrières avec la protection sociale. Elles sont là pour défendre l’intérêt des patrons. Par exemple, un compagnon pâtissier à Paris au chômage pendant deux semaines pourra être mis en prison (pratique pour négocier les salaires !).
9. La révolution industrielle n’a rien à voir avec la Révolution Française. La France est toujours au 3/5ème agricole en 1889.
10. Il n’y a aucune chute de la qualité des produits après la Loi Lechapelier.
Mais, bon encore bravo, continue. Si tu veux je te passes ma biblio pour l’histoire économique (sans rire), c’est bête que de petites erreurs factuelles affaiblissent le reste de ton propos.
Salve