La loi Macron II ou la nouvelle liste d’exigences du Medef
31 mars 2015 13:07, par listenerL’exigence principale du MEDEF est claire, enfantine, pipicaca ! : "J’ai envie de pouvoir lourder un salarié à ma guise, na ! ". Même au 19ème siècle l’affreux bourgeois n’était pas aussi arbitraire, rustique et lourdingue. Il était méchant mais parfois fin et cultivé.
Un article 1781 au code Napoléon est ainsi rédigé "frappant tous les travailleurs d’infériorité morale", comme le déclara en 1868 à un ministre de Napoléon III, l’un des délégués des commissions ouvrières qui allèrent présenter leurs revendications au gouvernement de l’Empereur : "Le maître est cru sur son affirmation pour la quotité des gages, pour le paiement du salaire de l’année échue et pour les à comptes donnés pour l’année courante".
"Le maître est cru sur ses affirmations" ! Cela voulait dire que la "maître" était supérieur moralement à l’ouvrier et échappait même au détriment de son "domestique" aux règles du code civil concernant le faux serment ! Il pouvait dire n’importe quoi ! Le "domestique" n’était pas cru devant les tribunaux. L’égalité civile n’était qu’un sujet de conversation et de dégoisades de tables bourgeoises. On revient de loin.
Tout le droit social ; le droit syndical, le droit du travail, ne fut donc qu’une remise en cause des hypocrites déclarations sur l’égalité et la prise de conscience que dans la "Société", et spécialement dans le cadre des rapports de travail, il y a hiérarchie et non égalité. Le droit féodal a trouvé une solution qui allait durer 1.500 ans. Le doit moderne n’a pas trouvé..L’affreux Macron est là pour le révéler..Les pauvres n’ont aucun intérêt à l’égalité civile.
Le patronat exige un droit inouï : celui de licencier arbitrairement. Or aucun droit existant en France n’est arbitraire. Tous sont sous réserve d’abus. Pour Macron, le patron est un dieu et a le droit à l’abus. Comment contourner la règle ? Par la "contractualisation" à l’américaine. Un type sera embauché à condition qu’il renonce par avance à ses droits (indemnités de préavis, dommages et intérêts, de licenciement etc..) Qui protégeait le salarié de cette horreur ? L’Etat, en utilisant le l’arme de "l’ordre public" : Le salarié ne pouvait pas y renoncer car ils tenaient à "l’ordre public". L’état protégeait ainsi le faible.
Une petite modification législative qui passera inaperçue : ces droits ne seront plus "d’ordre public". Et hop ! Le salarié renoncera par avance par contrat à ses droits. Et il y aura intérêt. Sinon point de travail. Vive la liberté !.