Quand Giscard projetait de renvoyer 35 000 Algériens chez eux
25 juin 2015 12:19, par CHIRICAHUA
Je me souviens -j’ai l’âge pour ça- d’une chronique du talentueux Morvan Lebesque (dans le "Canard enchaîné" des premiers mois de l’année 1962, en pleine guerre d’Algérie). Le journaliste y interpellait le général de Gaulle, lui reprochant son absence de réaction quand Giscard ne nommait jamais les Algériens que "bicots", et ce en plein conseil des ministres. (Il faut imaginer la bouche en sortie d’oeuf prononçant ce mot !)
Giscard (qui a acheté la particule attachée à son nom) manifestait un tropisme pro-OAS notoire. D’ailleurs son service d’ordre durant la campagne présidentielle de 1974 était composé d’anciens de l’OAS.
Quant au renvoi des Algériens (que l’on avait fait venir massivement dans les années 60), Giscard avait confié le travail à son ministre Lionel Stoleru, lui-même fils d’immigrés juifs roumains. Ce dernier proposa aux Algériens résidant en France (certains depuis très longtemps) de toucher 10 000F et de rentrer chez eux.
Aux yeux de Giscard et de Stoleru, la dignité humaine a un prix calculable selon la loi de l’offre et de la demande.