Lorsque Macron insinue avec la bouche en cœur qu’il faut revenir sur la règle - qui a une portée juridique immense - de la "disposition la plus favorable au salarié", (lorsqu’un contrat de travail se trouve soumis à un empilement de normes : loi, règlement, convention collective, contrat privée de travail, on applique dans tout cela ce qui favorise le plus le salarié)...
Lorsque Macron excipe de ces suspects "contrats collectifs d’entreprise" (loi qui fleure bon la pègre patronale qui règne aujourd’hui en France ou même la néo-féodalité, une féodalité qui n’oblige pas le suzerain mais écrase le vassal) et leur donner "force de loi"..
Macron anéantit d’un trait de plume cent cinquante années de syndicalisme tendant à sortir le faible de la peur et de la soumission, voir de l’humiliation et de la misère. .
La question du droit du travail n’est nullement sa complication. Il n’est pas plus compliqué que les autres droits et certains principes directeurs le rendent au contraire assez facile à comprendre.
Ce à quoi veut s’attaquer Macron et le patronat dont il est ouvertement le féal, c’est à l’intervention de la JUSTICE, des tribunaux dans les rapports entre salariés et employeurs.
D’ailleurs les conseils de prud’hommes, de forme paritaire, seraient supprimés car supposés favorables aux salariés, ce qui est assez faux (ces gens n’ont jamais mis les pieds dans un CPH évidemment).
Ils veulent par des lois anticonstitutionnelles obliger les JUGES à trancher pour eux au détriment de celui qui est évidemment en état de faiblesse. Evidemment, n’est-ce pas le rêve de tous les hommes d’avoir des juges à son service ? Tout est réglé et les investisseurs sont rassurés.
Or l’institution prud’homale dénote qu’il y avait suspicion sur le juge de la part des syndicats, qui estimaient que le juge de droit commun avait tendance à incliner pour le patron. La paritarisme devait permettre d’aboutir à l’impartialité.
Ce qui est curieux, c’est qu’en définitive avec le temps, les CPH sont parvenus à juger à peu près comme les autres juges. Et les autres juges ont fini aussi par juger assez impartialement car assez coupés du monde syndical comme du monde patronal, étant fonctionnarisés.
Donc il y a danger pour les patrons à se soumettre à un juge de droit commun (soupçonné de gauchisme) après suppression des CPH. Il faut donc des lois préalables qui les brident.
La suspicion a changé de camp. Ce qui explique le malaise actuel.