Le Messie des chrétiens : une menace à la sécurité de l’Empire
25 décembre 2015 15:38, par ErdovalCet article semble perdre de vue que l’Eglise catholique romaine est une multinationale, un modèle d’Empire même, dont le grand chef est depuis peu originaire d’un autre continent que le continent européen. Ce changement, très considérable, est non seulement la traduction du déclin de la chrétienté en Europe mais surtout le signe d’un changement de statut de ce continent qui est devenu pour l’Eglise catholique nouvelle un espace à réévangéliser sur de nouvelles bases. Cette réévangélisation, le pape François 1er, héritier d’une tradition jésuite d’évangélisation accompagnatrice des conquêtes économiques, semble bien vouloir la réaliser non pas contre l’Empire mais bien dans le sillage de la mondialisation en assurant une espèce de symbiose entre les valeurs chrétiennes des évangiles et les droits de l’homme et en s’appuyant sur les populations déracinées par la mondialisation, le libéralisme économique et financier et les conflits qu’il induit. En d’autres termes il s’agit pour l’Eglise de récolter une des fruits de la mondialisation, l’appauvrissement des populations, en apparaissant comme le refuge pour les populations exploitées. L’Eglise catholique, sous la conduite de François 1er semble vouloir renouer avec la conception consolatrice des pauvres et non pas émancipatrice des pauvres. Elle semble avaliser une division du monde, très classique, entre les petits et les grands, les exploités souffrants et les dominants jouisseurs. En cela elle est l’alliée objective des oligarchies libérales auxquelles elle propose une sorte de tranquillité sociale en faisant accepter par la multitude jusqu’aux injustices les plus criantes. Cette Eglise mondialisée n’est pas plus que dans le passé un vecteur d’émancipation sauf pour des carriéristes dévoyés. La mondialisation, qu’elle soit religieuse, économique ou financière est synonyme de domination et d’exploitation. Seule une Eglise de France, non soumise au gouvernement du Vatican, pourrait devenir une force de résistance et de libération. A condition que les leaders de cette église soient désignés par les communautés chrétiennes elles-mêmes et non pas par un appareil politique. L’intérêt soudain bienveillant des médias pour la fête de Noël des catholiques semble montrer la prise de conscience récente par l’establishment de l’alliance objective entre les orientations de François 1er et les intérêts des oligarchies impériales.