"Un kilo de connaissance plus un kilo de connaissance égalent trois kilos de connaissance"
1er mai 2016 14:04, par KelmethPassionnant ce monsieur. Néanmoins, il faudra m’expliquer comment concilier économie de croissance et production cyclique sur un modèle naturel ?
La nécessité, qui semble une évidence aujourd’hui, d’une croissance économique indéfinie, est précisément le nœud du problème. La question à régler est philosophique et cosmologique, peu importe le progrès technologique, il ne changera rien à l’affaire puisqu’il n’est bien souvent qu’un phénomène engendré par cette même question.
Sa description des phases "du progrès" : "ridicule--->dangereux--->évident" ; est très facilement explicable.
Le ridicule :
Parlez à un paysan traditionnel d’un tracteur et de ses prouesses, il vous rira au nez, il vit dans une société qui fonctionne très bien sans et son bon sens paysan lui fait très vite sentir les contraintes qu’une telle invention impliquerait : prix du matériel et de son entretien, du carburant, etc... il sait faire sans, ses boeufs sont bien moins couteux, il en maitrise l’usage et la production qu’il tire de leur exploitation, suffit à son bonheur.
Le danger :
Une fois que l’idée du tracteur se répand et que les premiers modèles font leur apparition ; tout cela soutenu évidemment par des débauches de moyens financiers énormes en R&D et en création d’infrastructures. Tant il est évident qu’un tracteur ne peut avoir un prix accessible que s’il est produit en masse afin de réaliser des économies d’échelles suffisantes, que les pièces détachées soient disponibles pour en entretenir la mécanique, que des stations en fournissent le carburant, etc... etc... cela bien évidemment n’est possible que par une volonté politique à long terme soutenue par une économie fonctionnant sur le CREDIT, càd sur la création monétaire ex-nihilo basée sur une promesse de plus-value future, ou plus trivialement : sur le fait de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. ;
Bref l’idée et la chose se répandent, produisant déjà leur lot de désorganisation sociale et économique. Ceux qui fonctionnent sans tracteurs sont désavantagés, ils produisent moins et plus cher. Les récalcitrants ne veulent pas voir leur mode de vie changer, ils se rendent bien compte qu’on leur impose un changement qu’ils n’ont pas demandé, et que ce changement aura des implications à tous les niveaux de leur existence : Ils crient au danger !
(Suite plus bas)