Mahciavel et L’Art de la Guerre (Suite)
Machiavel, donc, propose dans l’art de la guerre, le moyen de se défendre contre une tentative de domination extérieure.
A ce titre, il oppose la démocratie (au sens étymologique) à la démocratie des sophistes. C’est à dire que la démocratie selon lui, ne devrait pas être une forme particulière de régime politique, mais une articulation entre deux conditions.
Le "demos" (régulièrement traduit par le mot peuple, ce qui est une erreur scandaleuse) est une frontière territoriale ou géographique dans laquelle un groupe sociale se forme (même langue, même culture, etc... ( on peut y voir les prémices du concept de "nation").
Le "cratos" (pareil, souvent mal traduit par le mot "pouvoir") correspond à l’autorité.
La démocratie est donc le fait pour des gens vivant au sein d’un territoire délimité, d’exercer eux-mêmes l’autorité qui s’applique sur eux, quelque soit la forme des institutions qui permettent la prise de décision collective (régime mixte, monarchie, aristocratie, etc...) Cette notion s’oppose donc directement à l’alliance du Pape (pouvoir spirituel, sorte de peuple prêtre) et de l’empereur (pouvoir temporel).
(D’ailleurs, à cette époque, les Rois de France ne supportent pas cette tentative de domination du saint empire sur la France, et ils iront jusqu’à s’allier avec les turques (François 1er), à affirmer que le Roi de France est empereur en son royaume (naissance du concept de souveraineté) et même, iront jusqu’à violenter le Pape de Rome (qui en mourra) afin de mettre leur propre Pape à Avignon) Machiavel admire cette grande principauté française, cette monarchie, qui résiste à l’empire. (Déjà à cette époque, certains princes électeur du saint empire germanique propose des forme d’union européenne impériale afin de se faire bien voir de l’empereur, tel que Podibrad et d’autres.)
Dès lors, Pour Machiavel, il faut que le demos puisse se défendre des tentatives de dominations extérieures. D’où son intérêt pour l’art de la guerre, c’est à dire le moyen de sa propre liberté.
Dans cet ouvrage, Machiavel pose une question centrale, qui n’a rien à voir avec la stratégie pure comme cet article essaye de le démontrer. La question centrale est de savoir si un peuple, pour assurer sa liberté, doit avoir une armée de métier, ou si chaque citoyens (membre de la cité) doit pouvoir devenir soldat en tant de guerre.
(a suivre : la réponse de machiavel à cette question)