Pour les journalistes étrangers, l’affaire Fillon fait craindre la victoire de Marine Le Pen
9 février 2017 15:39, par nicolasjaissonRéponse à PL
"Il y a en France un principe selon lequel l’État est son propre assureur, il ne souscrivait jamais d’assurances, l’État était aussi son propre banquier, il ne payait jamais d’intérêts à des banque."
Vous faites référence à une époque révolue, où l’essentiel des capacités productives françaises était concentré en France., ce qui fait que l’Etat français disposait d’une base financement nationale. A l’heure de la mondialisation, les capacités productives sont réparties dans le monde entier en fonction des marchés et des coûts de production afin de comprimer les coûts dans la chaîne de valeur. C’est justement parce que la valeur boursière est devenue mondiale, que la capacité d’endettement doit être appréciée au même niveau et non au simple niveau national. Quand vous créez un passif, il faut mettre en face un actif, et inversement, quand vous supprimez un passif, vous égalisez l’actif, parce que, in fine quelqu’un doit toujours payer la dette. Faire croire qu’une dette en francs est substituable à une dette en euros est une ânerie pure et simple, car les deux dettes ne disposent pas du même niveau de liquidité ni du même risque de crédit. C’est même la raison pour laquelle la dette en euros a été créée afin de mutualiser son financement au niveau européen et surtout d’en faire un instrument de financement sur les marchés. Tant que la dette rembourse la dette, l’Etat peut s’autofinancer en prorogeant sa dette tout en collectant des impôts sur la dette finançant les opérations de marché des banques (TVA, IS). L’impôt n’existe que comme prétexte à la socialisation du financement public qui est assuré en grande partie par la dette publique. Vous remarquerez que Trump n’est pas pressé de se débarrasser de la dette fédérale. Au contraire le congrès lui a voté deux trillions dettes supplémentaires en janvier de cette année. Si vous voulez vous passer de la dette de marché, libre à vous, mais il faudra trouver les sources de financement alternatives, ce qui au niveau des dépenses financées par les marchés est absolument impossible. Marine aura beau siffler les grandes entreprises, celles-ci lui répondront qu’elles n’ont pas vocation à payer les dépenses de l’Etat, mais à créer de la valeur pour leurs actionnaires avec le travail de leurs salariés.