Un jour en France : jeudi 9 mars 2017
9 mars 2017 21:57, par McAronJusqu’à quelques années en arrière, je n’avais que mépris pour Johnny. Et puis, je me suis mis à prendre un café de temps en temps près de chez moi, dans un café tenu et fréquenté par des fans de Johnny. J’ai été touché par l’incroyable dévotion qu’il suscitait chez ses fans. En France, seul Johnny, je crois, a des fans de ce genre ; des prolétaires retraités pour la plupart aujourd’hui, mais aussi leurs enfants parfois. Il y a entre Johnny et ses fans une fidélité étonnante, qui mériterait une étude sociologique sérieuse. Mais ce n’est que lorsque, presque par hasard, j’ai visionné un concert de Johnny que j’ai compris la raison de cette relation, qui est tout sauf méprisable. Johnny n’est (n’étais) pas seulement une bête de scène, c’est un homme qui vit pour son public, qui lui donne tout parce qu’il reçoit tout de lui. Il a les larmes aux yeux lorsqu’il en parle. Musicalement, c’est aussi un professionnel qui a su s’améliorer, se renouveler, et s’entourer de musiciens exceptionnels. Et, oui, il nous a américanisés, mais en français. Le personnage, si l’on regarde certaines interviews, est sympathique. Johnny n’a en fait jamais eu la grosse tête, et c’est pour ça qu’il a duré. Il ne s’est jamais pris pour un vrai rocker, mais n’a jamais cédé aux modes musicales éphémères (disco, etc.), n’a jamais été de gauche pour séduire les médias, s’est toujours dit catholicique. Enfin, c’est l’impression générale que je m’en fais aujourd’hui, car je ne suis pas non plus devenu un spécialiste. J’ai simplement la conviction que son public mérite qu’on le traite avec un certain respect. C’est une institution française, comme Depardieu. Merci donc à ER de ce regard bienveillant.