Débat de l’entre-deux-tours : l’équipe de Marine est-elle tombée dans le piège tendu par Macron ?
11 mai 2017 08:14, par 9871Certes Marine était mal entourée, mais c’est son choix. Elle surveille depuis toujours avec vigilance toute tête qui dépasse la sienne pour la ramener dans le rang (d’oignons à soupe) ou l’éjecter. Ne restent que les gens moyens.
Tenter de plaire à tous, voilà leur tactique. C’est impossible.
Il fallait donc attaquer, là-dessus elle n’a pas eu tort.
Lors de ce débat, on pouvait être rassurant, habile et consensuel comme Dupont-Aignan.
Ou direct, simple, technique et précis comme Asselineau.
Ou rompu à la dialectique et la logique des gens d’en face, comme Philippot, qui ne se laisse pas égarer et revient à ses moutons.
Ou droite, belle, douée, raisonnable et très légèrement ironique comme Marion.
Mais voilà, on est Marine.
Dans son style qui peut être perçu positivement comme à l’emporte-pièce, populo (bien qu’elle ait mené une existence de petite-bourgeoise économique), elle pouvait raisonnablement s’en tenir à trois ou quatre grands thèmes significatifs, ne pas en dévier ni démordre, ramener le sujet à ces thèmes quand le journaliste ou l’opposant tentent une diversion, zapper la technicité.
Le sujet était grave, il ne fallait pas rire, et effectivement, ne pas sombrer dans le perso. On se fiche pas mal du macron. De plus l’expression "bébé hollande" le rendait sympathique aux yeux d’une populace infantilisée-maternée, stupidement captivée par l’innocence ou le vide des grands yeux du baby et l’idée subconsciente qu’elle lui ressemble et voudrait lui ressembler encore plus : à la fois victime de prédation et gavée de bouillie pour sa peine et son vide.
Or c’est un paravent d’escrocs, ce candidat, un enrichi sur l’infamie. Pas le bébé de sa prof ou du pays-bas. Il retrouve peut-être son cercueil à l’aube après le bal, allez savoir.
Et il fallait piocher à fond ces quelque trois ou quatre sujets. Le sérieux, c’est l’atout des personnes qui n’ont pas été extrêmement douées et doivent beaucoup travailler.
Mais je suis d’accord avec d’autres commentaires sur le fait que, quelle qu’eût été la tactique adoptée, ni Marine n’a le génie de convaincre, ni le peuple envie de secouer sa laisse. Attaché ? dit le peuple. Et je ne cours pas où je veux ? Qu’importe, l’important c’est que ceux qui sont libres soient attachés comme je le suis.
Alors je vote pour l’esclavage global.
Voilà le souci et à bas le suffrage universel, certes défendable quand le peuple est homogène, intelligent et pas très nombreux. Nous en sommes loin.
En fait il nous faut un génie.