Un collectif de 100 femmes, dont Deneuve, dénonce le "puritanisme" apparu après l’affaire Weinstein
11 janvier 2018 19:13, par SolineBon messieurs (car je crois que ce site est majoritairement masculin), à tout hasard voici l’avis d’une femme sur la question (je pense être une femme tout ce qu’il y a de plus ordinaire).
J’habite à Paris, j’ai 27 ans. Je me suis fait pas mal draguer dans la rue ces dernières années (n’y voyez aucune vanité, toute femme potable se fait draguer à Paris et en banlieue). Sachez que nous (dans la grande majorité) faisons parfaitement la différence entre une drague courtoise et une agression.
Dans la plupart des cas, voici ce qui se passe. L’homme vous aborde (généralement de façon affable) dans ces termes : "Bonjour mademoiselle, pardonnez-moi de vous déranger mais je voulais vous dire que je vous trouve très jolie et je voulais savoir si vous seriez libre pour un café". Ce à quoi j’ai toujours répondu très civilement et avec le sourire : "je vous remercie, c’est très gentil et flatteur, malheureusement je suis en couple" (je suis en couple depuis des années, je n’ai donc jamais répondu positivement à une sollicitation de ce genre dans la rue). Quasi-systématiquement, la personne se contente de répondre "ah dommage, bonne journée quand même", on se quitte en souriant et tout va bien.
Il arrive parfois que le type s’accroche. Certains m’ont suivie sur parfois plus de 500 mètres, malgré mes refus répétés, et m’ont ensuite reproché d’avoir persisté dans mon refus alors qu’ils avaient dévié de leur itinéraire pour moi ! (Non, non, ce n’est pas une blague, c’est du vécu...) Mais bon, là encore, je ne parlerais pas d’agression, juste de mecs très lourdingues (et quand même un peu flippants par leur ténacité et leur mauvaise foi amère).
Par contre, il m’est arrivé des choses bien plus sordides. Une fois que j’étais isolée dans un wagon de RER désert, un homme est venu se planter face à moi, et m’a intimé de l’embrasser. Incapable de comprendre mon refus, il s’est entêté, me demandant pourquoi je refusais. J’étais pétrifiée. Heureusement, il a fini par lâcher l’affaire, j’ai pu respirer. Il y en a eu d’autres aussi, un qui s’était amouraché de mes cheveux et qui les avaient attrapés pour les caresser, un autre qui m’a sauté sur les seins dans un supermarché juste après m’avoir demandé mon nom. Et puis comme beaucoup de filles, je pourrais parler des mains à l’entrejambe (auxquelles on ne réagit même pas, parce qu’on est estomaquée et que le temps de se retourner, le type a déjà filé).
Bref, toute fille normalement constituée fait la différence. Croyez-moi.