Il y a tout de même une chose qui est peu évoquée ici : pour se sortir d’une addiction, il faut avoir une bonne raison. Quelle que soit l’addiction, si au plus profond d’elle-même, la personne ne trouve pas un intérêt fondamental à en sortir, elle ne bougera pas.
Pourquoi la pornographie prend-elle autant de place dans la société ? Sans nier ses mécanismes addictifs redoutables, tout d’abord : quel vide vient-elle remplir ?
Une existence morne, sans valeurs morales motivantes, aucun but existentiel, sans emploi, sans métier, la banalisation du sexe concomitante à la diabolisation de la virilité, des femmes de plus en plus insupportables, qui n’acceptent plus le moindre cadrage masculin, qui ne s’abandonnent plus à la lumière du yang mais y préfère la décadence narcissique. Et d’un côté, le monde du cul à portée de clic, une branlette antidépresseur et tout le pouvoir de fascination du corps féminin jeté à la face du premier ado mâle venu, jusqu’à l’écœurement, jusqu’à la nausée.
Et je ne parle pas des femmes, de plus en plus consommatrices, tant la verticalité masculine ne les élèvent plus sans doute, tant cette dernière rase les murs et baisse les bras.
La puissance du porno sur les esprits est immense et nous peinons même à identifier les leviers qui nous permettraient de remédier au problème. Mais le voulons-nous vraiment ? Ou bien le vice a désormais cela de confortable que rien autour de nous ne nous montre plus s’il est vice ou vertu ? Et finalement, l’effet communautaire du web permet si facilement de se déresponsabiliser par dilution dans la masse qu’il n’est plus guère qu’une lumière intérieure pour proposer une alternative, car mêmes les églises les plus blanches restent vides.
Car oui, l’affaire est une fois de plus spirituelle et à ce propos, rappelons-nous, hommes, que l’éjaculation n’est pas notre plus haut orgasme, mais une offrande sacrificielle au gynécée créateur, une offrande qui mériterait d’être rare, et précieuse. Et pour les autres fois, préférons-y la jouissance de l’Esprit, du Père total, qui révèle, qui sublime et qui guide, dans une maîtrise parfaite de lui-même et de l’autre.