La deuxième cause : la confusion qui règne dans l’interprétation de cette phrase "aime ton prochain comme toi-même".
Le "prochain" en France est devenu "tout le monde à l’exception du prochain, qui se trouve là, tout près de moi, dans ma maison, dans mon quartier, dans mon village". Ceci pose beaucoup de problèmes, notamment :
1. on nous demande de feindre un sentiment (en effet, comment aimer sans connaître ?), ce qui entraîne des mensonges, des conduites hypocrites et donc des tensions
2. on nous demande d’accorder notre confiance sans conditions (or, la confiance se mérite), ce qui nous retire nos capacités de défense (tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil) et nous empêche d’identifier les personnes qui agissent contre nos intérêts (vous savez, celles qui justement n’existent pas !)
3. l’énergie à consacrer aux liens sociaux proches est en grande partie détournée, ce qui impacte très lourdement toute la base de notre vie en société, et donc, par extension, notre économie, notre culture, notre politique, notre pays
4. le processus d’identification à son prochain a également été détourné : comment vouloir aller vers mon prochain si je ne me reconnais plus en lui ? Et comment comprendre que j’ai, avec ce prochain, quelque chose en commun, et notamment un pays, à défendre ?